Afrique du Sud
Le futur président de la Cour constitutionnelle contesté par les organisations LGBT
Le juge sud-africain Mogoeng Mogoeng, choisi par le président Jacob Zuma pour présider la Cour constitutionnelle malgré ses positions homophobes, est contesté par les associations de la lutte contre le sida et de défense des droits des femmes et des homosexuels.
E-llico.com / Actus
Le futur président de la Cour constitutionnelle contesté par les organisations LGBT
Afrique du Sud
Mis en ligne le 04/09/2011
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Le juge sud-africain Mogoeng Mogoeng, choisi par le président Jacob Zuma pour présider la Cour constitutionnelle malgré ses
positions conservatrices, a été entendu samedi et dimanche par ses pairs lors d'une audition publique tendue au Cap.
Mogoeng, 50 ans, qui est également pasteur évangélique, a été désigné le 14 août mais ce choix, s'il est confirmé, est soumis à une consultation publique.
Soutenu par l'ANC et le ministère de la Justice, il est la cible d'attaques depuis trois semaines.
Son inexpérience présumée, sa proximité supposée avec le président Zuma et ses orientations "conservatrices" notamment à propos des homosexuels sont évoquées. L'Afrique du Sud a, depuis la fin de l'apartheid, une Constitution très progressiste.
Les associations de la lutte contre le sida et de défense des droits des femmes et des homosexuels (Section 27, Sonke Gender Justice Network, Treatment Action Campaign, Womens'Legal Center, etc), inquiets, mènent campagne contre lui. Ils ont bruyamment manifesté leur opposition samedi devant le Centre des Congrès du Cap où se tenait l'audition.
"Je récuse les allégations selon lesquelles je serais insensible au sort des femmes maltraitées et homophobe (...) il n'y a pas d'élément pour dire que j'étais un agent de l'apartheid", s'est défendu Mogoeng Mogoeng.
Pourtant, il appartient à l'église des Winners Chapel International, qui réprouve l'homosexualité. "Cette opposition à l'homosexualité est purement fondée sur la Bible qui enjoint l'homme d'épouser une femme (...). Ce n'est pas comme le Ku Klux Klan qui place la supériorité raciale au coeur de ses valeurs", a-t-il assuré.
Son intellect et son peu de publications spécialisées, sa susceptibilité et sa capacité à gérer ses collègues de la Cour constitutionnelle où il siège depuis 2009, ses liens avec le chef de l'Etat, inexistants selon lui, ont été étalés. Il a dû aussi préciser sa position sur la peine de mort, prohibée depuis la fin de l'apartheid.
Le choix du président Zuma est critiqué par les principaux barreaux du pays ainsi que par la grande centrale syndicale Cosatu.
(Source AFP)