
Etrangers séropositifs menacés d'expulsion
Aides dénonce la chasse aux étrangers malades
L'association Aides a déploré jeudi "la chasse aux étrangers malades", demandant que l'Etat tienne ses promesses et n'expulse pas les étrangers sans papiers séropositifs, citant des cas de malades obligés de se cacher pour éviter un renvoi dans des pays où leur traitement n'est pas assuré.
E-llico.com / Santé / VIH
Aides dénonce la chasse aux étrangers malades
Etrangers séropositifs menacés d'expulsion
Mis en ligne le 08/09/2011
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Plus largement, Aides dénonce "l'inhumanité" de l'article 17 ter du projet de loi sur l'immigration adopté en mai dernier, qui restreint notamment le droit au séjour des étrangers malades: désormais, le titre de séjour ne peut être accordé qu'en cas d'"absence" du traitement approprié dans son pays, et non plus en cas d'impossibilité d'accès effectif au traitement.
L'association cite le cas de Françoise (tous les prénoms ont été changés), Camerounaise séropositive qui se cache à Strasbourg et sera "en danger de mort" si elle retourne dans son pays, de Denise, Sénégalaise séropositive qui vit dans la clandestinité à Chartres depuis que des policiers ont tenté à trois reprises de l'emmener en centre de rétention, ou de Boris et Natacha, couple séropositif ukraino-georgien qui "ont subi un véritable acharnement de la préfecture", mais ont un sursis depuis qu'ils ont un enfant.
Toutes ces personnes ont été victimes de décisions de "médecins d'ARS (Agences régionales de santé) particulièrement zélés", qui ont estimé qu'ils pouvaient être renvoyés chez eux, explique un porte-parole de Aides.
Or une circulaire du ministère de l'Intérieur de juin 2011, citant une autre circulaire du ministère de la Santé adressée aux ARS, rappelait qu'il fallait considérer que "dans l'ensemble des pays en voie de développement, il n'est pas encore possible de dire que les personnes séropositives peuvent avoir accès aux traitements antirétroviraux ni à la prise en charge médicale nécessaire pour les porteurs d'une infection par le VIH".
Cette circulaire est "foulée des deux pieds par des médecins de l'Etat", estime Aides, qui attend "depuis trois mois" des "directives du ministère de la Santé censées cadrer les instructions des médecins des ARS".
"Ces directives n'arrivent pas et la machine à expulser les malades est lancée", dénonce Aides.
(Source AFP)