
Iran
Dialogue de sourds à l'ONU sur la situation des droits de l'homme
Les experts du Comité des droits de l'ONU examinant pour la deuxième journée consécutive les mesures prises par l'Iran pour promouvoir les droits civils et politiques ont déploré mardi l'insuffisance des réponses apportées par la délégation iranienne, notamment sur le sort réservé aaux homosexuels.
E-llico.com / Actus
Dialogue de sourds à l'ONU sur la situation des droits de l'homme
Iran
Mis en ligne le 18/10/2011
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Les 18 experts du Comité sont chargés de passer en revue les politiques des Etats parties au Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Après avoir entendu la délégation iranienne composée d'une vingtaine de personnes venues d'Iran, les experts ont fait part de leur incompréhension face aux réponses apportées par Téhéran, notamment sur l'application de la peine de mort, le sort réservé aux femmes et aux homosexuels ainsi que les conditions de détention.
"Je ne comprends pas pourquoi on a imposé des peines de mort à des mineurs. Je ne comprends pas pourquoi on pratique la lapidation", a ainsi déclaré Fabián Omar Salvioli, expert argentin.
"Hier vous nous avez dit que la polygamie n'était pas interdite...nous avons besoin d'une réponse claire et rapide", a asséné pour sa part le tunisien Abdelfattah Amor.
L'experte française Christine Chanet a jugé les réponses iraniennes "partielles et floues", soulignant que la délégation n'avait toujours pas donné de liste exhaustive sur le nombre de sentences de mort prononcées et exécutées.
"Je constate que le pays est très embarrassé par cette question. Tout cela est passé sous silence", a-t-elle dit.
"Je constate qu'il n'y a pas de réponses précises par rapport à des questions précises", a déclaré pour sa part l'experte roumaine Iulia Antoanella Motoc, déplorant l'absence de "statistiques exactes" du nombre de morts et de personnes disparues lors des évènements violents qui ont entouré la présidentielle de 2009.
Dans ses réponses sur la peine de mort, la délégation iranienne a expliqué qu'elle ne concernait en principe que les "crimes les plus graves" mais que parfois elle pouvait être prononcée pour "d'autres délits (qui) peuvent être considérés comme de moindre importance".
"Mais jusqu'à présent ces condamnations (pour des délits moins importants) n'ont jamais été suivies d'une exécution" a assuré la délégation.
Celle-ci a par ailleurs affirmé que 70% des peines capitales prononcées sont liés à des délits relatifs au trafic de stupéfiants.
(Source AFP)