La prévention des risques infectieux en prison est nettement insuffisante - Etude

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La prévention des risques infectieux en prison est nettement insuffisante

La prison est un établissement à très haut risque pour la transmission de maladies infectieuses, et ce d'autant plus que le dispositif de prévention, déjà réduit par rapport au milieu libre, est "insuffisamment mis en oeuvre", selon une étude.

E-llico.com / Actus

La prévention des risques infectieux en prison est nettement insuffisante
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Mis en ligne le 25/10/2011

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Prison Maladies infectieuses

Cette étude, publiée mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l'Institut de veille sanitaire (Invs), est "la première réalisée en France mettant en évidence un déficit majeur dans l'application des mesures de prévention en prison", "prévues réglementairement mais peu connues et peu appliquées", notent les chercheurs, conduits par Laurent Michel (AP-HP, Inserm, Universités Paris sud et Paris Descartes).

Les chercheurs ont adressé des questionnaires aux établissements pénitentiaires, dont 103 (sur 171), représentant 69% de la population carcérale, ont fourni des données complètes.

Parmi les principales mesures de prévention préconisées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), il y a l'eau de Javel à 12°, qui devrait être distribuée tous les quinze jours aux détenus pour stériliser le matériel d'injection.

"Peu de professionnels sont informés de sa distribution dans un objectif de réduction des risques, et une information adaptée aux détenus est rarement diffusée", notent-ils. Sans compter que "les conditions de détention et l'interdiction de l'usage de drogues rendent les conditions de nettoyage du matériel d'injection plus qu'aléatoires".

En ce qui concerne les préservatifs, ils sont souvent accessibles (95% des établissements), mais les lubrifiants ne le sont que dans la moitié des prisons. Les préservatifs féminins sont présents dans seulement 21% des établissements accueillant des femmes.

Seulement 27% des prisons observent les recommandations françaises et de l'OMS de mise à disposition des traitements de substitution aux opiacés.

Dans la grande majorité des établissements, une information est donnée sur le VIH, les hépatites virales, les infections sexuellement transmissibles et la réduction des risques, et un dépistage du VIH et des hépatites virales est systématiquement proposé. Mais les détenus, dans un établissement sur deux, ne sont pas informés de la possibilité d'avoir recours à un traitement post-exposition pour le VIH.

"La redéfinition d'une politique de soins et de prévention en détention apparaît indispensable", soulignent les auteurs de l'étude.

(Source AFP)

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