
Paris
Des dizaines de manifestants contre l'abolition de la prostitution
Plusieurs dizaines de prostitué(e)s et membres d'associations de prévention ont manifesté mardi près de l'Assemblée nationale contre une proposition de résolution sur l'abolition de la prostitution, en discussion au même moment dans l'hémicycle.
E-llico.com / Actus
Des dizaines de manifestants contre l'abolition de la prostitution
Paris
Mis en ligne le 06/12/2011
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Cette résolution, qui "réaffirme la position abolitionniste de la France en matière de prostitution", vise à "battre en brèche les idées reçues qui laissent accroire que sous prétexte que la prostitution serait 'le plus vieux métier du monde', elle est une fatalité", expliquent ses auteurs, la député PS Danielle Bousquet, qui a présidé une mission d'information parlementaire sur la prostitution en France, et son homologue UMP Guy Geoffroy, rapporteur de la mission.
Cette résolution constitue un premier pas avant une proposition de loi visant notament à pénaliser les clients de prostitué(e)s, ce qu'ont dénoncé les manifestants.
Derrière une banderole "Répression = contamination", et aux cris de "Clients pénalisés, putes assassinées, Bousquet complice", "vous votez contre nous, vous couchez avec nous", les manifestants, réunis à l'appel du Syndicat du travail du sexe (Strass) et de plusieurs associations de soutien et de prévention, comme Act-Up ou le Bus des femmes, ont protesté "contre les politiques répressives qui (les) visent ou visent leur clients", a expliqué Cloé, prostituée et membre du strass.
Pénaliser les clients "priverait les personnes prostituées d'une activité qui leur permet de vivre, cela donnerait aux clients un pouvoir plus important vis-à-vis d'elles, et cela pousserait les prostitué(e)s à se tourner vers des intermédaires, donc des réseaux, pour pouvoir pratiquer leur activité", a affirmé Sarah-Marie Maffesoli, juriste pour le Strass.
"Ce n'est pas par la répression des travailleurs du sexe qu'on va lutter contre les réseaux, mais cette répression va surtout pénaliser les indépendantes", a-t-elle ajouté.
Pour Vincent Doubrère, coordinateur des associations nationales de lutte contre le sida, "les politiques de pénalisation mettent en danger les prostitué(e)s qui ne sont plus en situation de négocier l'utilisation du préservatif par exemple, se trouvent fragilisées et multiplient les prises de risque".
Le Strass a demandé dans un courrier à tous les députés de ne pas voter la résolution sur l'abolition de la prostitution, qui "met en danger leur santé, leur sécurité, leur subsistance".
(Source AFP)