Etre homosexuel, une <I>liberté exceptionnelle</I> pour Frédéric Mitterrand - Gouvernement

Gouvernement

Etre homosexuel, une liberté exceptionnelle pour Frédéric Mitterrand

"Etre homosexuel est un élément d'identité très important", déclare le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, dans un entretien au magazine Têtu, le revendiquant "comme une liberté exceptionnelle".

E-llico.com / Actus

Etre homosexuel, une liberté exceptionnelle pour Frédéric Mitterrand
Gouvernement

Mis en ligne le 06/01/2012

Tags

Frédéric Mitterrand Têtu Mariage gay UMP

"Je suis devenu homosexuel avant 1968, dans une période où tout était interdit (...). Quand mon père, dans la voiture en 1966 (il avait alors 19 ans, ndlr), m'a dit +à mon avis, je pense que tu préfères les garçons et ne t'inquiète pas, ce n'est pas un problème, ça ne changera rien à nos relations+, j'ai nié", regrette Frédéric Mitterrand, qui fut chroniqueur à Têtu.

Interrogé par le magazine sur les réticences d'une partie de la majorité UMP sur la "famille homoparentale" ou le mariage homosexuel, il juge "qu'il y a une évolution qui est très nette" au sein de la droite "même si les questions liées à l'homosexualité restent un sujet tabou pour certains".

"On réinstalle toujours le débat autour de l'homosexualité selon un clivage droite-gauche. Ce n'est pas forcément exact", souligne-t-il, estimant que "vous avez à droite comme à gauche à peu près la même proportion de gens qui adoptent des attitudes réactionnaires ou des attitudes progressistes".

"On n'en parle jamais, mais au Front national, il y a aussi des gays", note Frédéric Mitterrand.

Le ministre de la Culture, l'un des rares hommes politiques à avoir rendu publique son homosexualité, assure d'ailleurs ne pas se sentir pour autant isolé dans le monde politique. "Les relations que j'entretiens avec les responsables politiques ne sont pas orientées par ce genre de considérations", dit-il.

"Cela dit, de temps en temps, je m'amuse au Conseil des ministres à me dire: est-ce qu'il y en a un, à un moment ou à un autre, qui pourrait ou aurait pu faire partie 'de la fanfare' ?", plaisante-t-il.

Sur le chapitre du mariage homosexuel, le ministre déclare qu'il fera tout ce qu'il peut pour faire progresser le sujet, bien qu'il refuse lui-même l'idée de se marier. "Je n'ai pas envie que la liberté que j'ai acquise consiste à reconstituer les schémas d'une société qui a créé l'oppression. Mais je souhaite que tous ceux qui veulent se marier puissent le faire", note-t-il.

"C'est une cause qui avance", estime Frédéric Mitterrand, qui se dit "sûr" que l'ouverture du mariage aux couples de même sexe pourrait être décidée par un gouvernement de droite.

"Alain Juppé a reconnu que c'était légitime" et "j'ai le sentiment qu'il y a une évolution générale" à laquelle le président Nicolas Sarkozy "est sensible".

Frédéric Mitterrand dit en outre être "à fond pour" l'homoparentalité. "J'ai recueilli des enfants que j'ai élevés. Trois. Adopter, on ne peut pas. De toute façon, je voulais pas qu'ils soient coupés de leurs parents", confie-t-il par ailleurs à Têtu.

(Source AFP)

Retrouvez les archives d'Illico / E-llico.com.

Plus 40.000 articles de la rédaction retraçant la vie de la communauté LGBT dans les domaines politique, sociétal, culturel et sanitaire de 2001 à 2022.

Tapez un mot-clé exprimant votre recherche dans le moteur de recherche ci-dessus.