Dans une interview au Frankfurter Rundschau, le capitaine de l'équipe d'Allemagne (photo) déconseille à des joueurs homosexuels de faire un coming-out.

"Le foot, cela reste comme des combats de gladiateurs. Je ne pense pas que la société soit prête à accepter des joueurs professionnels gay comme une chose évidente", estime-t-il.

Selon le joueur du Bayern, la situation des homos dans le foot est plus difficile encore que dans le milieu politique. "Bien sûr qu'un politicien peut faire son-coming out, mais ils ne doit pas, semaine après semaine, jouer devant 60.000 spectateurs", explique-t-il.

Philipp Lahm avait déjà formulé ce point de vue dans un livre, paru à l'été 2011. Déconseillant à tout footballeur professionnel de faire son coming-out, il écrivait: "J'aurais peur qu'il lui arrive la même chose qu'au footballeur professionnel Justin Fashanu, qui après son coming-out s'est senti dans une telle impasse qu'il a fini par se suicider".

Philipp Lahm a dû faire face à des rumeurs sur une prétendue liaison homosexuelle, il y a quelques mois. 

"Ces spéculations m'importent peu. Je n'ai rien contre les homosexuels et je trouve qu'il n'y a rien de répréhensible à l'homosexualité", avait-il réagi, s'étonnant "que des types isolés, qui racontent des histoires, puissent avoir autant d'influence sur l'opinion publique". "Philipp Lahm homosexuel'... n'y a-t-il vraiment pas quelque chose de plus important à raconter ?", ajoutait-il.

Les associations gay et lesbiennes allemandes estiment que le travail de la fédération nationale de foot est insuffisant.

Réagissant à ce débat, le sociologue du sport Eric Anderson explique dans le Frankfurter Rundschau: "Le fait que les athlètes aient si peur de faire leur coming-out est, à notre époque, proprement irrationnel. Les mensonges permanents esquintent psychiquement et coûtent beaucoup d'énergie, qui manque sur le terrain".