"Kaza" a soigné des malades du sida pendant plus de vingt ans à Paris avant d'être élu Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme en février 2007, fonction à laquelle il a été reconduit pour un mandat de trois ans en novembre 2011.

Fils d'immigrés russes - son père était comptable et sa mère couturière -, né le 7 avril 1946 à Courbevoie, près de Paris, Michel Kazatchkine est devenu un médecin et chercheur internationalement reconnu, après avoir d'abord tâté aux études de lettres.

En 1983, jeune chef de clinique, Michel Kazatchkine se trouve face à un couple qui présente des symptômes complexes, difficiles à diagnostiquer : "Les premiers malades atteints du sida auxquels je me suis trouvé confronté", raconte-t-il dans son livre "La consultation du soir".

"Une maladie bizarre, ils avaient de la fièvre, des ganglions, un déficit immunitaire très important. Et malgré nos soins ils sont morts après plusieurs semaines d'hospitalisation".

Dans "La consultation du soir", il relate les "années sida", les combats quotidiens contre une maladie inconnue et la mort, les inquiétudes et la peur, puis très vite l'espoir avec l'arrivée des premières trithérapies.

La consultation du soir, c'est la consultation qu'il a créée à Paris avec des bénévoles de l'association Aides, en 1988, à l'hôpital Broussais puis à l'hôpital européen Georges-Pompidou, pour accueillir en toute discrétion des patients séropositifs.

Spécialiste en immunologie resté très proche des malades, Michel Kazatchkine sera successivement chef de service à Broussais puis chef de département à Georges-Pompidou.

De 1998 à 2005, il a été directeur de l'Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS), où il a particulièrement oeuvré pour le développement de la recherche dans les pays du Sud.

Son engagement pour l'accès aux soins dans les pays en développement ne s'est jamais démenti et a été reconnu par sa nomination en 2002 à la présidence du Conseil scientifique du Fonds mondial.

En 2005, il est nommé par le gouvernement français ambassadeur en mission chargé de la lutte contre le VIH/sida et les maladies transmissibles.

Son arrivée à la tête du Fonds mondial en 2007 avait été saluée en France, tant par les politiques que par les associations.

"Son engagement professionnel et humain en faveur des personnes atteintes, au Nord comme au Sud, est un exemple pour les médecins et les chercheurs que nous sommes", soulignait alors son successeur à la tête de l'ANRS, Jean-François Delfraissy.

A 65 ans, cet homme élancé aux cheveux désormais gris, se bat(tait) sans relâche pour soustraire à la crise économique mondiale les financements nécessaires au développement des programmes du Fonds mondial.

"Michel est un homme inspiré et un incroyable avocat de la société civile. Il a apporté beaucoup d'espoir à travers son travail au Fonds mondial, soutenant infatigablement les personnes infectées par le VIH ou vivant avec le sida", a confié à l'AFP Andriy Klepikov, directeur exécutif de l'ONG Alliance Ukraine.

(Source AFP)