La peine de mort retirée de la proposition de loi anti-gays - Ouganda

Ouganda

La peine de mort retirée de la proposition de loi anti-gays

La peine de mort ne figurera plus parmi les sanctions prévues par une proposition décriée de nouvelle loi anti-homosexualité en Ouganda, où les pratiques homosexuelles sont déjà passibles de lourdes peines, a annoncé l'auteur du texte, qui retirera aussi d'autres clauses controversées.

E-llico.com / Actus

La peine de mort retirée de la proposition de loi anti-gays
Ouganda

Mis en ligne le 10/02/2012

Tags

Ouganda Discrimination Peine de mort

Sur le même sujet

Le gouvernement ne soutient pas la loi contre l'homosexualité
Ouganda
Le gouvernement ne soutient pas la loi contre l'homosexualité
Inquiétude  après une nouvelle offensive législative anti-homosexuels
Ouganda
Inquiétude après une nouvelle offensive législative anti-homosexuels

Cette proposition de loi continue néanmoins de durcir la législation, notamment en punissant sévèrement la "promotion" de l'homosexualité et elle a été désapprouvée par les organisations de défense des droits de l'Homme et des pays tels que les Etats-Unis et le Royaume-Uni.

"Il n'y aura pas de peine de mort du tout (...) cela va être retiré", a déclaré à l'AFP David Bahati (photo), député à l'origine de cette proposition, déposée pour la première fois en 2009, et déjà inscrite à l'ordre du jour mi-2011, mais qui n'avait alors pas été débattue.

Les Etats-Unis avaient à l'époque dénoncé un texte "odieux" et Amnesty International avait appelé les député ougandais à "ne pas légaliser la haine".

L'homosexualité est déjà illégale en Ouganda, dont le code pénal punit de prison à perpétuité les actes sexuels "contre nature".

Mais la proposition de loi de David Bahati, qui bénéficie d'un large soutien au Parlement, prévoyait notamment la peine de mort en cas de relations homosexuelles en récidive, avec un mineur ou de la part d'un séropositif.

Elle a été une nouvelle fois déposée début février par David Bahati et envoyée à la commission parlementaire des Affaires juridiques, qui doit la soumettre au Parlement dans les 45 jours pour qu'elle y soit débattue.

"Si cette loi est votée elle représentera une grave atteinte aux droits humains de tous les Ougandais, quelles que soient leurs orientations ou identités sexuelles", avait averti cette semaine Michelle Kagari, directeur Afrique d'Amnesty International.

David Bahati a également indiqué à l'AFP qu'il allait retirer certaines clauses décriées prévoyant l'emprisonnement pour ceux n'ayant pas dénoncé l'homosexualité d'un proche aux autorités et la prison à vie pour ceux qui se proclament mariés à quelqu'un du même sexe.

Il a assuré que l'objectif de la proposition de loi visait désormais la répression de la promotion de l'homosexualité et de l'incitation de mineurs à l'homosexualité, et visait également à empêcher le gouvernement de signer les traités internationaux consacrant les droits des homosexuels.

David Bahati a indiqué maintenir le projet de punir de lourdes peines d'emprisonnement toute discussion publique de l'homosexualité.

Le gouvernement ougandais a affirmé début février qu'il ne soutenait pas la proposition de loi, tout en défendant le droit au débat parlementaire et en fustigeant les critiques occidentales contre le texte. Kampala avait affirmé que certains alliés de l'Occident, comme l'Arabie Saoudite, punissait de mort l'homosexualité.

Le texte surfe sur un sentiment homophobe largement répandu dans le pays, illustré par les unes à répétition de certains tabloïds appelant par exemple à "pendre" les homosexuels.

Nombre de pays africains, à l'exception notable de l'Afrique du sud, disposent de législations interdisant ou réprimant l'homosexualité.

(Source AFP)

Retrouvez les archives d'Illico / E-llico.com.

Plus 40.000 articles de la rédaction retraçant la vie de la communauté LGBT dans les domaines politique, sociétal, culturel et sanitaire de 2001 à 2022.

Tapez un mot-clé exprimant votre recherche dans le moteur de recherche ci-dessus.