Dans une interview à la chaîne de télévision ARD le week-end dernier, Angela Merkel a estimé sa coalition "avait fait beaucoup améliorer la situation juridique des conjoints de même sexe", mais a ajouté qu'elle n'était "pas sûre" de devoir étendre cette améliration au statut fiscal en le rendant équitable.

"Je crois qu'il serait bon à ce stade d'attendre la décision du tribunal [la Haute Cour constitutionnelle de Karlsruhe saisie du sujet, ndlr], avec la décision prévue pour l'année prochaine pour savoir si lesdits privilèges fiscaux devraient également être étendu aux couples homosexuels en partenariats domestiques enregistrés", déclaré la chancelière.

Le gouvernement de coalition dirigé par Angela Merkel est non seulement divisés sur ce point mais aussi sur la question du droit à l'adoption pour les couples homosexuels.

Alors que les partenaires libéraux (FDP) de la coalition sont pro-égalité sur les deux questions, de nombreux membres de la CDU (chrétiens-démocrates) ne sont pas favorables à ces mesures. 

Alors que la question fiscale a ses partisans et ses opposants au sein de l'Union chrétienne-démocrate d'Angela Merkel (CDU) et son parti frère bavarois de l'Union chrétienne-sociale (CSU), le droit à l'adoption homosexuels n'est pas du tout populaire parmi les membres de l'union conservatrice.

Le système fiscal allemand permet que les couples mariés paient leur impôt sur le revenu sur une base commune, ce qui entraîne d'énormes avantages dont ne bénéfient pas les couples de même sexe ayant conclu une union civile.

La semaine dernière, Katherina Reiche, un haut responsable de la CDU a déclenché une tempête de protestations après qu'elle ait dit l'avenir du pays "se trouve dans les mains des familles [et] pas des partenaires de même sexe".

Elle a ajouté que la hausse des unions de même sexe était "à côté de la crise de l'euro la plus grande menace à la prospérité allemande".