Le Canada s'affirme comme un refuge de choix pour les homosexuels iraniens - Droits de l'Homme

Droits de l'Homme

Le Canada s'affirme comme un refuge de choix pour les homosexuels iraniens

Le Canada, l'un des pays les plus favorables aux homosexuels, accueille chaque année environ cent réfugiés iraniens lesbiennes et gais et se dit prêt à faire plus pour les sauver des persécutions dans leur pays ainsi qu'en Turquie, souvent leur premier refuge.

E-llico.com / Actus

Le Canada s'affirme comme un refuge de choix pour les homosexuels iraniens
Droits de l'Homme

Mis en ligne le 26/09/2012

Tags

Canada Iran Homophobie Diplomatie

Sur le même sujet

Le Canada a aidé un grand nombre d'homosexuels iraniens à émigrer
Diplomatie
Le Canada a aidé un grand nombre d'homosexuels iraniens à émigrer

"Je n'ai pas de chiffres précis car nous n'enregistrons pas la raison pour laquelle une personne obtient le statut de réfugié" auprès de l'ONU, a indiqué à l'AFP le ministre canadien de l'Immigration Jason Kenney, "mais j'estime que sur quelque 800 réfugiés iraniens qui viennent chaque année de Turquie, une centaine s'étaient enfuis pour des raisons d'orientation sexuelle".

Au total, la communauté LGBT d'origine iranienne vivant au Canada compte environ un millier de membres, indique Saghi Ghahraman, de l'organisation basée à Toronto IRQO (Iranian Queer Organization).

"Nous préférons le Canada aux autres pays et nous avons d'excellentes raisons pour cela", ajoute-t-elle, citant la démocratie canadienne, sa "société accueillante et offrant aux LGBT le soutien de ses services sociaux dont ils ont bien besoin quand ils arrivent dans un nouveau pays".

Trois pays seulement acceptent des réfugiés enregistrés auprès du bureau d'Ankara du Haut-commissariat de l'ONU: les Etats-Unis, l'Australie et le Canada, et "le Canada est le meilleur des trois en ce qui concerne le traitement des LGBT", dit Saghi Ghahraman.

Le seul point sombre, dit-elle, est la longue attente - en moyenne neuf mois - pour le visa canadien en Turquie: "Les réfugiés LGBT y subissent des manifestations d'homophobie non seulement de la population turque (...) mais aussi plein d'insultes et attaques de la part d'autres réfugiés iraniens".

Harcèlement, viols...

Jason Kenney, qui dit avoir pris à coeur la cause des gays iraniens dès son arrivée au ministère de l'Immigration en 2008, explique ce temps d'attente par la procédure d'octroi de statut de réfugié par l'ONU.

"Le Canada a indiqué à l'ONU qu'il était prêt à accepter n'importe qui étant un réfugié iranien gai", dit-il, expliquant qu'Ottawa peut accélérer le processus de traitement du dossier d'un réfugié si celui-ci est "sous pression en Turquie, s'il lui faut partir tout de suite".

Ses services ont élargi l'objectif d'installation de réfugiés iraniens venant de Turquie, ce qui devrait permettre d'accepter plus de dossiers et de les traiter plus vite.

Les persécutions dont font l'objet les homosexuels en Iran, venant tant de la police que, souvent, de leurs familles sont bien connus au Canada. Arrestations, harcèlement sexuel, mariages forcés, viol de lesbiennes par des hommes de leur famille, traitements hormonaux musclés pour "rétablir" leur orientation sexuelle, énumère Saghi Ghahraman.

Cependant, l'action du gouvernement canadien en leur faveur ne le met pas à l'abri d'acerbes critiques de certains membres des milieux concernés.

Jason Kenney, qui avait adressé la semaine dernière un courriel général aux personnes ayant contacté son ministère pour faire l'éloge de son action en faveur des gays et lesbiennes et contre la marginalisation des femmes dans certaines sociétés, en a fait l'expérience.

Certains destinataires de son texte ont fait état de leur mécontentement de voir que leur orientation sexuelle était connue des services de son ministère.

Un groupe d'entre eux a même adressé aux médias canadiens une lettre ouverte, dénonçant une tentative de "peindre en rose" la politique du gouvernement conservateur décrite comme un "encouragement à la guerre contre l'Iran".

Allié fidèle d'Israël, le gouvernement d'Ottawa a annoncé le 7 septembre dernier la suspension de ses relations diplomatiques avec Téhéran et a expulsé les diplomates iraniens en poste à Ottawa.

(Source AFP)

Retrouvez les archives d'Illico / E-llico.com.

Plus 40.000 articles de la rédaction retraçant la vie de la communauté LGBT dans les domaines politique, sociétal, culturel et sanitaire de 2001 à 2022.

Tapez un mot-clé exprimant votre recherche dans le moteur de recherche ci-dessus.