
Ouganda
La police interrompt une pièce de militants des droits de l'Homme
La police ougandaise a interrompu, à la demande de la direction du théâtre où elle était jouée, une représentation d'une pièce montée par des défenseurs des droits de l'Homme, dont des militants LGBT, ont annoncé jeudi les différents intéressés.
E-llico.com / Actus
La police interrompt une pièce de militants des droits de l'Homme
Ouganda
Mis en ligne le 08/11/2012
Tags
Mercredi soir, alors que la pièce venait de commencer après un propos introductif de Frank Mugisha, un responsable de l'ONG anti-homophobie Minorités Sexuelles Ouganda (Smug), la police est entrée dans la salle et en a expulsé les centaines de spectateurs.
Le porte-parole du Théâtre national, Godfrey Lule, où était jouée la pièce "Eclairer les ombres", a justifié cette décision en indiquant que la pièce telle qu'elle était présentée mercredi - pour une soirée unique - différait de la version approuvée par la direction de la salle.
"Si il y a promotion d'un groupe particulier ou une intention cachée, nous ne pouvons autoriser" la représentation, a-t-il expliqué à l'AFP sans autre détail, semblant implicitement reprocher à la pièce de promouvoir l'homosexualité, sévèrement réprimée en Ouganda.
Il a ajouté que l'autorité de supervision des médias ougandais avait depuis réclamé le texte de l'oeuvre, afin de lui donner ou non son imprimatur.
Les producteurs ont nié toute promotion de l'homosexualité, affirmant que la pièce ne plaidait qu'en faveur du respect de tout être humain.
"Nous avons passé deux mois à travailler dessus pour la rendre aussi accommodante et acceptable que possible pour que tout le monde vienne la voir", a expliqué Frank Mughisha, le directeur exécutif de Smug, annonçant que les producteurs allaient porter plainte contre le Théâtre national.
En septembre, David Cecil, directeur britannique d'une troupe de théâtre ougandaise installé à Kampala, avait été arrêté après avoir fait jouer une pièce traitant du destin tragique d'un homme qui avoue son homosexualité, malgré une interdiction "temporaire" des autorités. Libéré sous caution, il risque deux ans de prison.
Fin octobre, les autorités ougandaises avaient interdit une pièce critiquant le pouvoir ougandais, le temps de la passer en revue.
Les relations homosexuelles sont déjà passibles de prison en Ouganda, mais un projet de loi prévoit de renforcer ces sanctions, en punissant notamment de la peine capitale quiconque est déclaré coupable d'actes homosexuels en récidive, en étant séropositif ou avec un mineur.
(Source AFP)