A la veille d'un week-end de mobilisations et de manifestations pour l'égalité des droits sans distinction d'orientation sexuelle ou d'identité de genre, et notamment pour le mariage pour tous, la déclaration de la ministre de la Santé Marisol Touraine sur BFMTV et RMC annonçant qu'elle ne lèverait pas l'interdiction du don du sang pourles hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, suscite un malaise au sein de la communauté LGBT.

"Je ne peux lever l'interdiction qui existe que si l'on me donne une garantie absolue que cela n'apportera pas plus de risques pour les transfusés (…). Aujourd'hui, je ne peux pas lever cette interdiction, s'est justifiée Marisol Touraine.

La ministre revient ainsi sur ses déclarations de juin dernier par lesquelles elle affirmait que "le seul critère, c'est celui du risque et de ce point de vue-là, nous allons avancer pour faire en sorte que les hommes, qui ont des relations sexuelles avec d'autres hommes, soient en mesure de donner, puisque ce n'est pas, en soi, un facteur de risque".

La levée de l'interdiction du don du sang pour les homosexuels figurait dans les engagements présidentiels de François Hollande.

Le député écologiste Sergio Coronado a qualifié vendredi de "discrimination d'Etat" l'annonce de la ministre.

"Alors même que le gouvernement avance vers l'égalité des droits avec l'ouverture du mariage pour tous les couples, c'est une véritable discrimination d'Etat que vient d'entériner la ministre de la santé", écrit le député dans un communiqué cosigné de Pierre Serne, délégué thématique national "Genre et société" d'EELV et la commission LGBT d'EELV.

"Triste jour pour les hommes homosexuels, mais bien pire encore pour les malades", annonce le communiqué.

"Revenant sur la promesse de campagne de François Hollande, la ministre des Affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, a annoncé aujourd'hui qu'elle ne lèverait pas l'interdiction permanente du don du sang pour les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes", dit Sergio Coronado.

"Il n'existe pas de 'groupe à risque' mais bel et bien des comportements à risque, qui ne dépendent aucunement de l'orientation sexuelle des volontaires au don du sang", déclare-t-il.

"Il est temps de cesser ces discriminations nocives pour la santé publique et le vivre-ensemble", ajoute le député écologiste.

La Parti de Gauche parle de "politique des reculades et des renoncements".

(Avec AFP)