
Homoparentalité
Réactions politiques à l'amendement PS sur la PMA
Suite à la décision des députés PS de déposer un amendement sur l'inclusion de la PMA dans le projet de loi sur le mariage pour les couples d'homosexuels, Harlem Désir pour le PS, André Chassaigne pour le Front de Gauche et Jean-François Copé pour l'UMP ont réagi de façon divergente.
E-llico.com / Actus
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Mis en ligne le 20/12/2012
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Les députés PS déposeront bien un amendement sur la PMA
Réagissant à la décision des députés PS de déposer un amendement sur l'inclusion de la PMA dans le projet de loi sur le mariage pour les couples d'homosexuels, le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, a souhaité mercredi que le droit à la Procréation médicalement assistée (PMA) puisse être adopté dès le projet de loi qui sera débattu à partir du 29 janvier à l'Assemblée.
"Ce que je souhaite, c'est que dès cette loi (sur le mariage et l'adoption), le droit à la PMA puisse être adopté", a-t-il dit à l'AFP.
Les députés n'ont toutefois pas exclu d'intégrer ultérieurement cette question dans un autre texte.
Déclarant "se réjouir" du vote des députés socialistes, Harlem Désir a estimé que la "position du groupe (...) a été claire" pour inclure la PMA dans le projet de loi sur le mariage et l'adoption.
Ce vote, a-t-il ajouté, constitue "d'ores et déjà un premier pas important vers l'ouverture de l'accès à la PMA pour tous les couples".
"Je respecte le vote de chacun (...) Le débat parlementaire va maintenant avoir lieu et il faut le respecter", a-t-il conclu.
Harlem Désir a rappelé par ailleurs que les socialistes entendaient manifester, aux côtés des organisateurs, à la manifestation en faveur du mariage et de l'adoption pour les couples homosexuels, le 27 janvier à Paris. "Le PS reste plus que jamais mobilisé", a-t-il conclu.
Le chef de file des députés du Front de gauche, André Chassaigne, a quant à lui exprimé mercredi ses "réticences" sur l'amendement socialiste.
Les députés du Front de gauche souhaitent que la loi sur l'ouverture du mariage et de l'adoption aux homosexuels "soit adoptée le plus largement possible", a-t-il dit dans les couloirs de l'Assemblée. "Ce serait très fort que des députés de tous les rangs puissent voter cette loi d'égalité du droit".
"Si on est plus réticents par rapport à l'amendement sur la PMA, c'est parce qu'on touche au registre de la bioéthique, et on risque de créer un clivage plutôt que d'avancer", a expliqué André Chassaigne.
"Pour ma part, je suis prêt à ce qu'on réfléchisse sur la PMA comme cela a pu être fait, par exemple, avec la loi Leonetti (sur l'acharnement thérapeutique, ndlr) où il y a eu une réflexion qui a été longue, qui a permis de mûrir les choses, de voir tout ce que ça a pu entraîner", a-t-il poursuivi.
"Mon avis, qui est largement partagé par les députés du Front de gauche, c'est que ça ne soit pas inscrit dans cette loi-là. Ca ne veut pas dire qu'on est a priori opposés, mais on estime qu'il y a des questionnements qui méritent une réflexion approfondie d'un autre ordre qu'une évolution du droit", a conclu le député du Puy-de-Dôme.
Sans surprise, le président de l'UMP, Jean-François Copé, a exprimé sa "très grande inquiétude" à l'égard de l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples homosexuels.
"Les députés PS, avec l'aval ambigu de François Hollande qui, incapable de trancher, s'en est remis sur ce sujet au jugement du 'Parlement souverain', ont décidé de défendre un amendement sur l'ouverture de la PMA aux couples de même sexe. Cette décision est extrêmement choquante (...) car elle témoigne d'un glissement progressif du projet de loi vers des sujets qui ne devaient pas être abordés", déclare-t-il dans un communiqué.
"Au début, François Hollande parlait benoîtement de mariage pour tous, puis est venue la question de l'adoption, et maintenant voilà la PMA. La gauche donne le sentiment d'avoir un plan caché qui consiste en une remise en cause sans précédent du Code Civil, de l'identité parentale, de la filiation et de l'altérité sexuelle. Les Français n'ont jamais donné un chèque en blanc à la majorité sur ces questions, (ils) ne peuvent pas ainsi être mis devant le fait accompli sans débat national", souligne Jean-François Copé.
(Avec AFP)