"Nous avons appelé le monde évangélique à se mobiliser, soit en venant à Paris le 13 janvier, soit en participant à une chaîne nationale de prière", a déclaré jeudi le directeur de la communication du du Conseil national des évangéliques de France (CNEF), une branche du protestantisme.

"Nous appelons les évangéliques à participer à ce mouvement en tant que citoyens, sans signes extérieurs de leur foi", a-t-il précisé, ajoutant que le président du CNEF Etienne Lhermenault et le vice-président Daniel Liechti défileraient dans cette "manif pour tous".

Le CNEF, dont les positions en matière de moeurs sont plus conservatrices que celles des protestants luthéro-réformés, espère toucher quelque 460.000 évangéliques-pentecôtistes, un courant en forte expansion en France.

La Fédération protestante de France (luthéro-réformée et évangélique), bien qu'opposée au mariage pour tous, n'appellera pas à manifester, notamment parce que le mariage n'est pas considéré comme un sacrement, contrairement aux catholiques, mais comme un contrat civil.

Le cardinal-archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, a de son côté fait savoir qu'il ne participerait pas à la manifestation du 13 janvier, sans exclure d'aller saluer les marcheurs.

Mgr Vingt-Trois avait appelé les catholiques, lors de l'Assemblée plénière des évêques de France début novembre à Lourdes, à s'adresser à leurs élus pour manifester leur opposition au projet gouvernemental.

Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, n'appelle pas davantage à descendre dans la rue, "tout en laissant à chacun la liberté de manifester ou non".

De son côté, Moché Lewin, porte-parole du Grand rabbin de France, a indiqué que Gilles Bernheim "n'appellerait pas à manifester, ayant déjà apporté sa contribution", dans un long essai téléchargeable, auquel s'est récemment référé le pape Benoît XVI.

"C'est la première fois que pour un discours moral ou politique, le pape cite la parole d'un rabbin", a souligné Moché Lewin.

(Avec AFP)