L'infornation émane du quotidien Le Monde: Pierre Bergé cède le mensuel LGBT Têtu à Jean-Jacques Augier.

Selon le journal, l'annonce a été faite à la direction et aux délégués du personnel, mercredi 16 janvier et le changement d'actionnaire doit intervenir dès le 1er février.

Agé de 82 ans et actionnaire unique du titre qu'il finance à perte depuis son lancement, Pierre Bergé souhaitait trouver un repreneur depuis plusieurs années. 

Il avait déjà cherché à vendre le mensuel à deux reprises, sans succès. 

Les pertes d'exploitation s'élevaient à 2 millions d'euros en 2010, pour 3,5 millions de chiffre d'affaires. Une recapitalisation avait alors été entreprise visant à relancer le magazine avec un nouveau rédacteur en chef et une nouvelle formule avant de tenter à nouveau une cession. Malgré une certaine remontée des ventes, Têtu perdrait encore 1,5 million d'euros par an.

Cette fois aura été la bonne. 

La rumeur donnait le banquier d'affaires de gauche Matthieu Pigasse - par ailleurs actionnaire du groupe Le Monde avec Pierre Bergé - comme favori afin d'envisager d'éventuelles synergies avec son hebdomadaire culturel Les Inrockuptibles. 

Le choix du propriétaire s'est finalement porté sur Jean-Jacques Augier, 58 ans, ancien énarque en même temps qu'un certain François Hollande dont il a d'ailleurs été le trésorier de campagne et ancien patron des Taxis G7. 

La cession s'est faite pour 1 euro symbolique et Pierre Bergé aurait laissé dans les caisses du journal la trésorerie suffisante pour au moins deux ans. 

Entrepreneur et notamment éditeur du magazine intellectuel Books, il souhaite restructurer Têtu selon Le Monde, et réduire ses effectifs. Sur les 27 permanents, du titre dont une quinzaine de journalistes, la moitié devrait être licenciée.

Incontestatblement, une page du magazine se tourne, avec ce passage de relais.

Pierre Bergé aura accompagné la vie de ce titre de la presse homosexuelle pendant plus de quinze années qui ont elles-même marqué une évolution considérable de l'avancée des droits LGBT en France et dans le monde.

Cet engagement s'est fait en parallèle de celui qu'il poursuit dans la lutte contre le sida avec le Sidaction.