
Mariage pour tous
Les mères porteuses continuent d'enflammer le débat
La polémique sur les mères porteuses a continué, vendredi, à enflammer les débats à l'Assemblée nationale sur le projet d'ouverture du mariage aux couples homosexuels, retardant l'examen des articles du texte qui est à peine entamé et devrait continuer durant tout le week-end.
E-llico.com / Actus
Les mères porteuses continuent d'enflammer le débat
Mariage pour tous
Mis en ligne le 01/02/2013
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Mariage Homoparentalité Gouvernement Assemblée nationale Taubira
D'emblée, Hervé Mariton, principal orateur de l'UMP, a accusé trois membres du gouvernement de s'être déclarés en 2010, dans une tribune libre au Monde, favorables à la GPA (gestation pour autrui), citant nommément Najat Vallaud-Belkacem (Droits des femmes), Alain Vidalies (Relations avec le Parlement) et Aurélie Filippetti (Culture).
"Je n'ai pas vérifié au-delà", a remarqué avec quelque perfidie M. Mariton. Prenant acte que le gouvernement avait voulu rassurer, mercredi, en affirmant qu'il était totalement opposé à la GPA, après l'émotion suscitée par la circulaire Taubira autorisant des certificats de nationalité pour les enfants nés de mères porteuses, M. Mariton a continué: "Alors nous aimerions savoir: c'est quoi le gouvernement qui est opposé, c'est le quart du gouvernement, la moitié du gouvernement?"
En direction du président de séance Claude Bartolone (PS), il a ajouté: "Peut-être pourriez-vous convier le Premier ministre à venir nous éclairer?".
Ses collègues de l'UMP ont multiplié les appels au règlement, remettant sans cesse sur le tapis la question de la GPA qui avait déjà enflammé les débats l'avant-veille.
Christian Jacob, le chef de file des députés UMP, a attendu la fin des diatribes de ses collègues sur les mères porteuses pour lire une lettre que lui a adressée le président Hollande: la circulaire de Mme Taubira ne constitue "en aucun cas une reconnaissance de la gestation pour autrui", à laquelle il se déclare "formellement opposé".
Auparavant, le socialiste Olivier Dussopt avait rendu la monnaie de sa pièce à l'opposition. "Que pensez-vous, députés de l'UMP, de la proposition de loi du sénateur UMP Alain Milon, du 27 janvier 2010, co-signée avec 22 sénateurs de droite, proposant la régularisation de la GPA, son remboursement par la Sécurité sociale? La confusion est chez vous! La majorité ne régularisera pas la GPA, mais, vous, clarifiez vos positions !", a-t-il lancé.
La proposition de loi UMP, visible sur le site du Sénat, ainsi qu'une proposition de loi socialiste déposée le même jour, proposait "d'inscrire la gestation pour autrui dans le cadre de l'assistance médicale à la procréation". Les deux textes étaient issus des réflexions d'un groupe de travail, pluraliste, institué en janvier 2008 par le Sénat.
Lui répondant du tac au tac, Marc Le Fur (UMP) a alors invité Olivier Dussopt "à la plus grande prudence, car un certain nombre de propos qu'il a tenus il y a quelques mois, dans cette enceinte, ont heurté des familles françaises".
"Quand j'entends que +malheureusement+ 96% des grossesses pour lesquels la trisomie 21 est repérée se terminent pas une interruption de grossesse, la vraie question que je me pose est pourquoi il en reste 4%", avait déclaré Olivier Dussopt le 25 janvier 2011.
Face aux multiples rappels au réglement et suspensions de séance de la droite, Bruno Le Roux, chef de file des députés PS, réagissait avec philosophie: "J'observe que c'est le jeu de l'opposition, j'en ai usé moi-même pendant ces dernières années pour comprendre qu'on puisse l'utiliser".
Elisabeth Guigou affirmait de son côté calmement que "l'opposition cherche à pourrir le débat". "Ils faisaient la même chose il y a quinze ans, pendant le débat sur le Pacs". "L'opposition refuse de voir le texte tel qu'il est et ne cherche qu'à faire de l'obstruction, à distraire le débat".
Ce n'est qu'en toute fin de matinée que les députés ont entamé l'examen des amendements sur le premier article du projet, le plus important, celui qui ouvre le mariage aux personnes de même sexe. 129 amendements identiques de l'opposition proposent la suppression pure et simple de cet article qui stipule que "le mariage est contracté par deux personnes de sexe différent ou de même sexe".
(Source AFP)