
Démission de Benoît XVI
Un pape homophobe
Le pape Benoît XVI a annoncé sa démission à partir du 28 février, expliquant n'avoir plus "les forces" de diriger l'Eglise en raison de son âge. Son pontificat aura été marqué par une action très virulente de l'Eglise catholique contre les nouveaux droits des homosexuels dans le monde, en particulier le mariage gay et la théorie du genre.
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Un pape homophobe
Démission de Benoît XVI
Mis en ligne le 11/02/2013
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Benoît XVI Mariage gay Homophobie
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"Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer de façon adéquate le ministère pétrinien", a indiqué le pape en latin lors d'un consistoire au Vatican, dans la traduction en français qu'en a faite le Vatican par la suite.
Le pape a souligné que "dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Evangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire".
Agé de 85 ans, Benoît XVI laissera le souvenir d'un pape qui a engagé l'église dans une lutte virulente contre les droits nouveaux des homosexuels dans le monde - notamment le mariage entre personnes de même sexe - et un combat tenace contre la théorie du genre.
Ce professeur de théologie allemand, qui n'aura pas suscité la ferveur dont a bénéficié Jean Paul II, devient pape le 19 avril 2005 à 78 ans après avoir régné près d'un quart de siècle sur la Congrégation pour la doctrine de la foi, ex-Saint Office.
Il sera confronté à la crise la plus profonde de l'Eglise contemporaine: celle des révélations en cascade, dans plusieurs pays d'Europe et d'Amérique du Nord, d'abus sexuels commis sur des enfants par des membres du clergé, aggravés par l'"omerta" de la hiérarchie.
Condamnant durement ces "péchés" et ordonnant la tolérance zéro, Benoît XVI demandera explicitement "pardon" aux victimes en juin 2010.
Au long de son prontificat, Benoît XVI refusera toute évolution de l'Eglise sur les questions de moeurs (avortement, euthanasie, famille, homosexualité), refusant la rupture avec la tradition et défendant la famille traditionnelle hétérosexuelle.
Il n'admettra l'utilisation du préservatif que dans des cas très limités, pour éviter la contamination du sida. Cette ouverture compensait une phrase qui lui fut reprochée, quand, en
2009, il avait affirmé que la distribution de préservatifs "aggrave" le problème du sida.
Benoît XVI n'a par ailleurs concédé aucune réforme sur le célibat des prêtres ou l'ordination des femmes.
Il a aussi cherché à faire revenir les intégristes dans le giron de l'Eglise. Il a appelé les Européens à ne pas rejeter leurs "racines chrétiennes".
En janvier 2009, sa décision de lever l'excommunication de quatre évêques intégristes dont l'un, le Britannique Richard Williamson, était un négationniste, avait soulevé un tollé.
> "Un choc immense, inouï" pour Boutin
La présidente du Parti chrétien-démocrate (PCD) Christine Boutin a qualifié lundi de "choc immense, inouï" l'annonce par le pape Benoît XVI de sa démission.
Mais l'ancienne députée s'est dite par ailleurs "convaincue qu'il n'y aura pas de changement dans la ligne" du Vatican.
D'après elle, Benoît XVI a été un pape "parfaitement adapté à notre temps. Après Jean-Paul II, un pape médiatique, charismatique, qui a fait lever une nouvelle Eglise,Benoît XVI était plus le philosophe, le théologien, il apportait les fondamentaux à notre réflexion spirituelle".
Interrogée sur les conséquences éventuelles sur les débats en cours en France, notamment sur l'ouverture du mariage aux couples de même sexe, elle a prédit qu'il n'y en aurait "pas du tout".
(Avec AFP)