
Mariage pour tous
Plusieurs milliers d'opposants dans la rue à Paris
Plusieurs milliers d'opposants (2.300 selon la police, 7.500 selon les organisateurs) au mariage homosexuel ont manifesté vendredi soir dans le Quartier Latin à Paris après le vote au Sénat du projet de loi.
E-llico.com / Actus
Plusieurs milliers d'opposants dans la rue à Paris
Mariage pour tous
Mis en ligne le 13/04/2013
Tags
Peu avant 22h00, plusieurs centaines de manifestants, dont certains appartenaient au mouvement traditionaliste Civitas avec leurs drapeaux blancs frappés du Sacré Coeur rouge, ont tenté de gagner le Sénat aux cris de "Hollande démission". Rue de Médicis, une artère qui longe le jardin du Luxembourg, des manifestants se sont approchés des gendarmes mobiles qui ont tiré des gaz lacrymogènes.
Vers 22h15, deux cents personnes se sont regroupées dans une ambiance bon enfant devant le Panthéon avec une banderole "Hollande ne soit pas têtu", allusion à une publication du même nom destinée aux homosexuels. Les derniers manifestants se sont ensuite dispersés.
"Passage en force, déni de démocratie!" : les manifestants sont une nouvelle fois descendus dans la rue vers 19h00 pour protester contre le projet de loi Taubira adopté quelques heures plus tôt par les sénateurs.
Brandissant leurs drapeaux roses et bleus, sifflets à la bouche, les manifestants ont défilé sur les principales artères du Quartier Latin aux cris de "François, ta loi on en veut pas!" "François, retire ta loi" ou "Hollande dictateur!".
Les manifestants se sont ensuite dirigés vers le jardin du Luxembourg, tout près du Sénat, protégé par d'importantes effectifs de CRS et de gendarmes mobiles. C'est là qu'ils avaient manifesté la semaine dernière au premier jour de l'examen de la loi par les sénateurs.
Le vote au Sénat, ça s'appelle un hold-up de vote, un déni de démocratie", a déclaré au départ de la manifestation Frigide Bardot, chef de file de la Manif pour tous, qui avait appelé à ce nouveau rassemblement.
"Nous manifesterons jusqu'après la promulgation!", a-t-elle affirmé, appelant même ses troupes à rejoindre les partisans de Jean-Luc Mélenchon pour sa manifestation le 5 mai contre "l'austérité et pour un grand coup de balai".
"Hollande veut du sang, il en aura! Tout le monde est furieux. Nous vivons dans une dictature", s'était emportée avant la manifestation Frigide Barjot, interrogée par l'AFP.
"J'appelle au calme mais la violence vient du gouvernement (...). A la violence il ne faudra pas s'étonner que réponde la colère!", a-t-elle tempéré avant le départ du cortège. "Nous serons toujours non violents", a-t-elle ensuite déclaré.
Les forces de l'ordre ont du avoir recours vendredi soir à des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et le Premier secrétaire du PS, Harlem Désir, ont apostrophé samedi matin la droite après cette manifestation, la mettant en garde contre toute "radicalisation".
"La droite républicaine, celle de MM. Fillon et Copé, avait, croyait-on, tirer la leçon du PaCS. Et pourtant, elle se laisse diriger par une Mme (Frigide) Barjot, qui pense qu'un vote du Sénat relève de la dictature, et (par) Mme Boutin, (qui) profère les pires menaces sur la démocratie et la République", a lancé le Premier ministre.
Harlem Désir a dénoncé aussi le "silence assourdissant de l'UMP", après la manifestation de vendredi soir dans le centre de Paris.
(Avec AFP)