"Je ne suis pas d'accord avec l'adoption par des couples du même sexe, car je pense que la nature fait preuve de raison et que les enfants doivent appartenir à la famille traditionnelle, composée d'un homme et d'une femme", a déclaré Rafael Correa, dans un entretien radiophonique.

Figure de la gauche latino-américaine, le président équatorien, qui se présente comme progressiste dans le domaine social mais conservateur pour les questions morales, a toutefois rappelé qu'il était prêt à proposer une "consultation populaire" concernant le mariage homosexuel.

Fortement critiqué pour avoir exprimé son opposition à ce sujet, Rafael Correa, un économiste de 50 ans formé dans une grande université américaine, a indiqué qu'il comprenait "la réaction de ces groupes qui ont fait l'objet d'exclusion et d'oppression".

"Mais ces revendications sont un peu vides de sens, car le mariage ne leur offre aucun droit supplémentaire par rapport à l'union de fait" autorisée par la loi, a-t-il jugé.

Populaire pour avoir promu des programmes sociaux et d'infrastructures grâce à la manne pétrolière, le chef de l'Etat, réélu en février pour un nouveau mandat de quatre ans, a enfin fustigé ceux qui remettaient en cause son engagement politique.

"Ce sont des bêtises qui font beaucoup de mal aux projets de gauche pour l'Amérique latine et dans le monde", a-t-il assuré, estimant que ces projets étaient "loin d'être une priorité face à la misère et la pauvreté".

En 2008, Rafael Correa a fait adopter une Constitution qui sanctionne toute forme de discrimination sexuelle. Toutefois la loi fondamentale de ce pays de plus de 15 millions d'habitants, en majorité catholiques, ne permet ni le mariage ni l'adoption pour un couple homosexuel.

En Amérique latine, le mariage homosexuel est seulement autorisé en Argentine depuis 2010, en Uruguay depuis le 10 avril dernier, ainsi que dans la capitale mexicaine, Mexico, depuis 2009.

(Source AFP)