La parade de Christopher Street Day, puisque les Allemands utilisent son nom américain d'origine, a rassemblé largement plus d'un demi million personnes selon les organisteurs.

Une cinquantaine de chars participaient à cette parade à travers l'ancien Berlin-ouest, remontant l'avenue principale du Kurfürstendamm avant de traverser le grand parc du Tiergarten pour terminer devant la très symbolique Porte de Brandebourg où une scène devait accueillir chanteurs et DJ.

En tête du cortège où le "business gay" tenait comme toujours une large place, le char des organisateurs était orné de calicots résolument politiques, clamant "Assez des prêches dominicaux" et "Défiler, Voter, Changer", en référence aux racines chrétiennes du parti conservateur CDU de la chancelière Angela Merkel, et aux élections législatives du 22 septembre.

Pour protester contre le refus de la CDU de donner aux couples du même sexe les même droits qu'au couples hétérosexuels notamment en matière d'adoption, même s'ils sont officiellement en partenariat, le comité d'organisation de CSD a décidé l'éviction du parti conservateur du cortège.

La Gay Pride voulait également attirer l'attention sur la situation en Russie, où la Douma (chambre basse du Parlement) a voté vendredi une loi interdisant l'adoption d'enfants russes par des couples homosexuels ou des célibataires dans les pays ayant légalisé les unions entre personnes de même sexe, comme l'a récemment fait la France.

Un char montrait un portrait géant de Vladimir Poutine, appelant en anglais le président russe à "abattre cette loi", reprenant la formule du président américain Ronald Reagan qui en 1987 avait lancé son "M. Gorbatchev, abattez ce mur".

Un défilé "alternatif" contestant la "normalisation" des homosexuels et lesbiennes a réuni dans l'après-midi quelques milliers de personnes dans l'est de la capitale allemande.

En Allemagne, les homosexuels ont récemment obtenu une victoire avec un jugement de la Cour constitutionnelle exigeant que les unions entre personnes du même sexe procurent les mêmes droits en matière fiscale que les mariages hétérosexuels.

(Avec AFP)