
Refus de mariage gay
Le maire d'Arcangues et ses conseillers cèdent enfin
Le maire d'Arcangues, au Pays basque, et ses conseillers ont fini par céder jeudi après presque un mois de bras de fer avec un couple d'hommes qui avait demandé à s'y marier, essuyant le refus obstiné du maire, fermement opposé au mariage pour tous.
E-llico.com / Actus
Le maire d'Arcangues et ses conseillers cèdent enfin
Refus de mariage gay
Mis en ligne le 27/06/2013
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Mariage gay Arcangues Jean-Michel Colo Jean-Michel Martin et Guy Martineau-Espel
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"Après un tour de table où chacun a pu s'exprimer, un adjoint a fini par se porter volontaire pour célébrer le mariage Taubira", a indiqué la mairie dans un communiqué jeudi soir à l'issue d'une réunion entre le maire divers droite Jean-Michel Colo et ses six adjoints, sans préciser l'identité de l'adjoint volontaire.
Le maire et ses adjoints n'ont cependant souhaité faire aucune déclaration aux journalistes qui attendaient leur décision.
Guy Martineau-Espel, l'un des deux hommes, a réagi en pleurant de joie jeudi soir en apprenant la nouvelle par téléphone. Il a tenu à "remercier" toutes les personnes qui l'ont soutenu et "la terre entière", et a précisé qu'il irait chercher les alliances dès samedi.
"Après il va falloir que je retourne sur terre", a-t-il dit en ajoutant qu'il souhaitait que ce mariage soit célébré avant les fêtes qui démarrent le 24 juillet à Bayonne. Il a tenu aussi à remercier les jeunes du "comité des fêtes" d'Arcangues, qui ont soutenu le couple.
Jean-Michel Martin et Guy Martineau-Espel, ensemble depuis 1997, avaient déposé officiellement leur dossier de mariage le 17 juin à la mairie d'Arcangues, où ils vivent depuis 2003.
Dès la fin mai ils avaient averti le maire de cette commune basque de 3.000 habitants de leur projet d'union.
Jean-Michel Colo, 60 ans, avait informé le 7 juin la préfecture qu'il refuserait, tant qu'il serait à la tête de sa commune, de marier des couples de même sexe.
Plainte et assignations
Convoqué lundi à la sous-préfecture de Bayonne, il avait apparemment persisté dans son refus, le mettant même par écrit, mardi, dans une lettre au ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui l'avait déjà menacé de sanctions en cas de refus.
"Je veux simplement que ma liberté de conscience soit respectée comme l'avait promis le président devant les Maires de France", écrivait-il écrit dans cette lettre.
Affirmant que "(s)es adjoints sont sur une position similaire à la (s)ienne", l'élu y demandait à Manuel Valls "de bien vouloir (l)e recevoir, le cas échéant avec (s)es adjoints, pour tenter de trouver une solution à cette impasse, dans le double respect de la légalité et de la liberté de conscience".
Face à ce refus de célébrer leur union, le couple, qui souhaitait pourtant un mariage discret, avait finalement porté plainte mercredi, pour "discrimination", auprès du procureur de la République à Bayonne, une plainte visant le maire et ses adjoints, qu'ils ont également assignés en référé.
Plus d'un mois après la promulgation le 18 mai de la loi sur le mariage pour tous, Jean-Michel Colo encourait jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende pour cet acte de discrimination. Il pouvait aussi, selon la préfecture, être suspendu en Conseil des ministres, voire faire l'objet d'une révocation.
L'association de lutte contre l'homophobie Idaho-France, a fait part jeudi soir de sa "grande satisfaction".
"Tout est bien qui finit bien", a déclaré le président d'Idaho-France, Alexandre Marcel, disant ne souhaiter désormais "qu'une chose, que Guy Martineau-Espel et Jean-Michel Martin soient mariés et soient heureux".
Idaho-France en conséquence "retire sa plainte pour discrimination" contre Jean_Michel Colo, a-t-il ajouté. Il a dit souhaiter que d'autres maires réfractaires "soient avertis". L'association "mettra son avocate parisienne gratuitement à la dispositiuon de tout couple homosexuel qui pourrait être victime d'une discrimination" comme à Arcangues, a-t-il assuré.
(Source AFP)