
Mariage gay de Montpellier
Un opposant comparaît en justice pour injures homophobes
Un opposant au mariage gay, accusé de propos homophobes lors du premier mariage de deux hommes à Montpellier le 29 mai dernier, comparaît jeudi devant le tribunal correctionnel de la ville.
E-llico.com / Actus
Un opposant comparaît en justice pour injures homophobes
Mariage gay de Montpellier
Mis en ligne le 04/09/2013
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Le 29 mai 2013, Bruno Boileau et Vincent Autin se mariaient à l’Hôtel de Ville de Montpellier. A cette occasion, quelques individus ont tenté de gâcher la fête.
L’un d’entre eux a pu être identifié et interpelé le jour du mariage. Lors du passage des futurs époux sur le parvis de l’hôtel de ville de Montpellier, cet homme d’une vingtaine d’années a injurié publiquement le couple de nouveaux mariés.
Vincent Autin et Bruno Boileau se sont constitué partie civile dans le procès.
"Venir assener 'les pédés dehors', 'les pédés ont en veut pas', à l’encontre des victimes le jour de ce moment historique, démontre que l’auteur n’est ni là par hasard, ni ne tient des propos dont il ne connait pas la signification et la portée", explique l'association Lesbian & Gay Pride Montpellier Languedoc-Roussillon (dont Vincent Autin est le président), et traduit "une haine que nous dénonçons".
Elle se porte partie civile aux côtés des victimes ainsi que le Collectif Contre l'Homophobie.
"Cette violence n’a pas sa place dans notre société. Il est grand temps de dire STOP et de ne montrer ni complaisance, ni ne trouver de circonstance atténuante face à des propos et actes illégaux et nauséabonds auxquels ont été exposés les LGBT lors des manifestations agressives et haineuses auxquelles ils ont été confrontés et dont notre société porte encore les stigmates", argument la LGP Montpellier.
L’association se félicite que l’auteur des faits ait été interpellé et soit convoqué au Tribunal Correctionnel de Montpellier pour répondre de ses actes.
La LGP Montpellier LR rappelle que l’injure publique homophobe est passible de 6 mois d’emprisonnement et 22.500 euros d’amende.
"Nous attendons que ces injures soient jugées avec sévérité. Le contraire enverrait un signal fort qui laisserait penser que l’homophobie n’est importante et grave que pour ceux qui la subissent, affirme l'association. Nous rappelons que les insultes à caractère homophobe ne sont pas anodines. Elles contribuent largement à expliquer un taux de suicide 7 à 13 fois supérieur chez les jeunes homosexuels, et ne trouvent hélas que trop rarement de réponse ferme".
Le Ministère de la Justice a constaté une différence entre le nombre d'actes homophobes et transphobes et celui des condamnations en relation avec ces délits. Il a produit une circulaire publiée au bulletin officiel le 30 août, qui vise à lutter contre les violences et les discriminations en raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre.
Le ministère a établi une liste de préconisations à l'attention des magistrats afin d'optimiser la prise en charge de ces affaires.
"L’action du ministère de la Justice doit consister à réduire ce différentiel et à améliorer la réponse judiciaire comme cela a pu être fait avec succès il y a quelques années pour renforcer la lutte contre les violences faites aux femmes", peut-on y lire.