Le nouveau ministre de la Justice contre la dépénalisation de l'homosexualité - Sénégal

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Le nouveau ministre de la Justice contre la dépénalisation de l'homosexualité

Le nouveau ministre sénégalais de la Justice, Sidiki Kaba, affirme se ranger derrière la position de son gouvernement pénalisant l'homosexualité, après avoir demandé sa légalisation comme militant des droits de l'Homme, selon des propos diffusés vendredi.

E-llico.com / Actus

Le nouveau ministre de la Justice contre la dépénalisation de l'homosexualité
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Mis en ligne le 06/09/2013

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"Je suis un ministre de la Justice qui exerce dans le cadre d'un gouvernement et qui exprime ses positions à travers celles du chef de l'Etat (Macky Sall) et qui s'impose à l'ensemble de ceux qui servent sous sa direction", a déclaré Sidiki Kaba, avocat, ancien président de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), cité par plusieurs médias locaux dont l'Agence de presse sénégalaise (APS, publique).

Sidiki Kaba, président d'honneur de la FIDH jusqu'à sa nomination comme ministre dans le gouvernement sénégalais formé le 2 septembre, répondait jeudi à une question sur la dépénalisation de l'homosexualité.

En 2009, alors président d'honneur de la FIDH, il avait appelé à sa légalisation au Sénégal, selon une interview à la télévision France 24 reprise par plusieurs médias locaux.

A l'époque, "j'ai exprimé (la position) de mon organisation", la FIDH, s'est-il justifié jeudi.

En juin, lors de la visite à Dakar du président américain Barack Obama, le président Sall avait estimé que bien que "très tolérant", son pays n'était "pas encore prêt à dépénaliser l'homosexualité", comme exigé par des organisations de défense des droits de l'Homme.

Dans un communiqué publié en avril, le président sénégalais avait "souligné avec fermeté que l'Etat (sénégalais) n'a jamais envisagé", la dépénalisation de l'homosexualité, qu'il excluait "totalement sous son magistère".

La nomination de Sidiki Kaba au ministère de la Justice a également été critiquée par des avocats de l'ex-président tchadien Hissène Habré et des ONG, en raison de son rôle comme avocat des parties civiles dans la procédure contre Hissène Habré, placé en détention préventive le 30 juin à Dakar, où il était réfugié depuis sa chute en 1990, pour crimes de guerres, crimes contre l'humanité et tortures.

"Par cette nomination, le Sénégal vient de confirmer une nouvelle fois qu'il s'est engagé dans une ignoble opération de liquidation politique du président Habré et qu'il s'en donne les gros moyens", a indiqué le Collectif africain de soutien au président Hissène Habré (CAS-Habré) dans un communiqué.

"Qu'ils se rassurent, je pense que le Sénégal a l'occasion historique de rendre une justice exemplaire et ce sera un procès exemplaire (qui) démontrera sans doute que l'Afrique a la capacité de juger ce bourreau sur son propre continent", a répondu Sidiki Kaba jeudi.

(Source AFP)

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