Matthew Shepard
Un livre-enquête réfute la thèse du crime de haine homophobe
Un journaliste gay sort un livre sur Matthew Shepard, le jeune homo américain de 21 ans battu et torturé à mort par deux hommes en 1998, dans lequel il affirme que son assassinat n'était pas un crime de haine anti-gay, mais un crime sur fond de trafic de drogue.
E-llico.com / Actus
Un livre-enquête réfute la thèse du crime de haine homophobe
Matthew Shepard
Mis en ligne le 15/09/2013
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Il y a 15 ans mourait Matthew Shepard (photo), un nom devenu un symbole pour toutes les victimes de violences homophobes.
Ce meurtre avait inspiré une loi sur les crimes homophobes aux Etats-Unis.
Un nouveau livre-enquête qui remet en cause la thèse du crime homophobe crée la polémique aux Etats-Unis.
L'auteur, Stephen Jimenez, un journaliste gay, affirme que l'un des deux meurtriers était un bisexuel qui se prostituait afin de s’acheter de la drogue.
Selon lui, il aurait eu plusieurs rapports sexuels avec Shepard qui aurait été lui-même consommateur de stupéfiants.
Le livre affirme que Matthew Shepard avait réceptionné 170g de crystal meth peu avant son assassinat. Et que c'est cette drogue que convoitaient ses deux futurs meurtriers en état de manque qui serait à l'origine de toute l'affaire.
Le crime serait donc, selon lui, un sinistre assassinat ayant trait avec le milieu de la drogue plutôt qu'un crime anti-gay.
"The Book of Matt: Hidden Truths About The Murder of Matthew Shepard" est dénoncé par une grande partie de la presse gay américaine qui y voit une tentative de salir la mémoire de Matthew Shepard.
Moises Kaufman, le réalisateur du film tiré de la pièce "The Laramie Project" a qualifié l’enquête d’"épouvantable journalisme".
Un porte-parole de la Fondation Matthew Shepard a affirmé au Huffington Post que le livre "tente de réécrire l'histoire de ce crime de haine sur des sources douteuses, des erreurs factuelles, des rumeurs et des insinuations plutôt que les preuves réelles recueillies par la justice".
Pour le magazine gay The Advocate, "qu’il s’agisse d’un crime de haine, d’un crime lié à la drogue, ou d’une combinaison des deux, il est difficile de se débarrasser de l’idée que la haine de soi et la culture macho, qui ont poussé McKinney à se détester lui-même et à détester ce que Shepard avait appris à accepter, faisaient partie des facteurs qui ont mené à l’assassinat".