
Municipales à Paris
Hidalgo impose le renouvellement des têtes de liste PS
Cohen-Solal, Cherki, Vaillant, Blumenthal... arrondissement par arrondissement, la candidate PS à la mairie de Paris Anne Hidalgo, qui a promis d'écrire une "nouvelle page" de l'action municipale, impose en douceur sa loi aux "barons" socialistes parisiens, contraints de passer à la main à une nouvelle génération.
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Hidalgo impose le renouvellement des têtes de liste PS
Municipales à Paris
Mis en ligne le 18/09/2013
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Dernière en date à avoir jeté l'éponge: Michèle Blumenthal, 70 ans, qui a annoncé lundi aux militants qu'elle ne se représenterait pas à la mairie du XIIe, après deux mandats. Ce renoncement laisse le champ libre à son adjointe Catherine Baratti-Elbaz, suppléante de la députée de la circonscription Sandrine Mazetier.
"Michèle Blumenthal a compris qu'elle s'exposait à une défaite si elle soumettait sa candidature au suffrage des militants", a confié à l'AFP un cadre du PS.
Il y a une dizaine de jours, c'est le député-maire du XVIIIe Daniel Vaillant, compagnon de route du maire de Paris Bertrand Delanoë et ancien ministre de l'Intérieur, qui avait rendu les armes, au terme d'un long bras de fer avec la candidate socialiste. En échange de son renoncement, il a obtenu que son premier adjoint Eric Lejoindre soit désigné tête de liste, au détriment de la favorite d'Anne Hidalgo Myriam El Khomri, adjointe de Bertrand Delanoë en charge de la sécurité.
Fin août, le député Pascal Cherki avait accepté d'abandonner son mandat de maire du XIVe, en décrochant au passage un poste de porte-parole de Mme Hidalgo; tandis que Lyne Cohen-Solal, candidate défaite dans le Ve en 2001 et 2008 face à Jean Tiberi, avait accepté de s'effacer au profit d'une candidate issue de la société civile, Christine Lemardeley.
Outre ces quatre arrondissements, où la candidate socialiste a dû batailler pour imposer ses vues, d'autres connaissent une transmission de flambeau en douceur : c'est le cas notamment du IIe, du IXe, du XIe, et du XVIe, où Pierre Schapira, Jacques Bravo, Patrick Bloche et Jean-Yves Mano ne se représentent pas.
Le sénateur-maire Roger Madec et la ministre de la Famille Dominique Bertinotti ont abandonné leur siège dans le XIXe et le IVe respectivement, en janvier 2013 et mai 2012.
Ce profond renouvellement des têtes de liste PS répond à deux objectifs fixés par la candidate socialiste, avec le soutien du PS parisien : respect du non-cumul des mandats dès 2014, et parité. Il s'agit aussi, selon Rémi Féraud, patron du PS parisien, de répondre à "l'attente de renouvellement" des Parisiens et des militants.
"Prise de risque"
Le PS ne risque-t-il pas de souffrir de la mise à l'écart de ses figures les plus expérimentées et les plus médiatiques? "Au plan strictement électoraliste, il y a une prise de risque. Les maires sortants ont souvent un impact personnel important. Mais compte tenu de la manière dont cela se passe, dans le dialogue, le rapprochement des positions, tout cela aboutit à une situation positive. C'est une victoire très forte d'Anne Hidalgo", estime le député Jean-Marie Le Guen, qui n'a pas toujours été aussi tendre avec la candidate PS.
"Anne Hidalgo, c'est la main de fer dans un gant de velours", salue un proche du maire de Paris. "On n'est jamais allé au clash", se félicite aussi Rémi Féraud, qui souligne que "personne n'a été mis de côté", et que les maires sortants, souvent en bonne place sur les listes, participeront à la campagne de leurs poulains.
Une entente que pourrait avoir du mal à obtenir la candidate de l'UMP Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a elle aussi promis un profond renouvellement des têtes de liste UMP de la capitale. "Je n'ai aucun doute sur le fait qu'il y aura des dissidences. Il y en a toujours eu", avait déclaré l'adversaire de Anne Hidalgo lors d'une conférence de presse fin août.
(Source AFP)