
Projet de loi
La proposition de loi contre la prostitution est contre les putes, selon des associations
La proposition de loi renforçant la lutte contre la prostitution déposée à l'Assemblée nationale est "contre les putes", ne contient "aucune mesure sociale" mais "toujours plus de répression", s'insurgent des associations dont Aides et Act Up Paris.
E-llico.com / Actus
La proposition de loi contre la prostitution est contre les putes, selon des associations
Projet de loi
Mis en ligne le 05/11/2013
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"Ces 21 articles pour une loi de 'lutte contre le système prostitutionnel' sont 21 articles de lutte contre les putes", estiment dans un communiqué Act up Paris, Acceptess-T, Les Amis du bus des femmes, Autres regards, le collectif Droits et prostitution, Cabiria, le Strass, STS et Grisélidis, qui ont analysé le texte.
"Loin de vouloir oeuvrer pour une société plus juste, il s'agit de toujours plus stigmatiser, toujours plus réprimer celles et ceux qui dérangent, et ne veulent pas se plier au point de vue abolitionniste", déplorent ces associations.
Elles estiment que la proposition de loi ne comprend "rien sur les droits des migrantes en général", "rien sur les droits des trans", "rien sur la lutte contre la précarité", "rien sur la santé", "rien sur le financement de formations professionnelles" permettant une réorientation des personnes souhaitant sortir de la prostitution et "rien sur l'aide aux personnes âgées".
En janvier 2010, la commission nationale consultative des droits de l'Homme avait élaboré 94 recommandations contre la traite des êtres humains en France mais "pratiquement aucune (...) n'a eu d'écho", selon les associations.
La pénalisation des clients est une "régression sociale", abondent Médecins du Monde, le Planning familial, Act Up Paris, Aides et l'Association pour la recherche et la communication pour l'accès aux traitements (Arcat) dans une tribune parue mardi dans Libération et sur Mediapart.
"Si les clients sont poussés à la clandestinité, les personnes se prostituant, elles, le seront d'autant plus", expliquent ces associations. "Mises à l'écart des centres-villes, éloignées de l'offre de soin et de prévention, elles seront davantage exposées aux risques sanitaires, au VIH - sida et autres infections sexuellement transmissibles".
Ces associations réclament une "politique ambitieuse" qui "doit d'une part permettre à tous(tes) de sortir de la prostitution par une démarche volontaire et non imposée, et d'autre part garantir le respect de la dignité, des droits et de la santé des personnes qui continueront de rester dans cette activité".
La proposition de loi, présentée par les députés socialistes Maud Olivier et Catherine Coutelle, doit être examinée fin novembre. Elle prévoit notamment la création d'une amende de 1.500 euros sanctionnant le recours à la prostitution, doublée en cas de récidive et des stages de sensibilisation. Elle prévoit également d'abroger le délit de racolage public et propose des mesures de réinsertion en faveur des personnes prostituées, comme l'accès facilité à un titre de séjour, un logement, ou un soutien financier.
(Source AFP)