A mi-parcours de négociations de coalition avec les conservateurs d'Angela Merkel, la direction des sociaux-démocrates tente d'apparaître en position de force, attendue au tournant par u ne base plutôt sceptique, réunie en congrès à partir de jeudi.

Trois semaines après le lancement officiel des négociations entre les conservateurs, grands gagnants des législatives du 22 septembre, et les sociaux-démocrates, qui ont enregistré le deuxième plus mauvais score électoral de leur histoire, avec 16 points de pourcentage de moins que le parti de Merkel, les contours du contrat de coalition restent encore flous, alors que l'objectif est de le boucler pour le 27 novembre.

Les deux plus grands partis d'Allemagne ont notamment déjà trouvé un accord de principe pour défendre l'introduction d'une taxe au niveau européen sur les transactions financières. Mais ils se sont affrontés ces derniers jours sur le mariage homosexuel auquel la CDU, et encore plus nettement la CSU bavaroise, sont majoritairement opposés.

Ce désaccord risque fort de priver les homosexuels allemands du droit à se marier le temps d'une législature supplémentaire, faisant de l'Allemagne le dernier grand pays européen - avec l'Italie - à ne pas reconnaître ce principe d'égalité.

Plusieurs voix, proches du patronat ou des conservateurs, se sont inquiété récemment de voir Angela Merkel faire trop de concessions afin de pouvoir former un gouvernement.

La direction du SPD est, elle, sous la pression de ses militants, nombre d'entre eux étant très réservés quant à une nouvelle alliance avec Merkel, même si l'organisation de nouvelles élections risquerait de produire une victoire encore plus nette des Chrétiens-Démocrates.

Lors du congrès de Leipzig, le SPD devrait faire un geste envers ses membres les plus réticents, en présentant une motion n'excluant plus à l'avenir une coalition avec le parti de la gauche radicale (Die Linke) - qui compte dans ses rangs d'anciens communistes de RDA et des déçus du SPD.

Une option jamais envisagée jusqu'ici et un signal à la base, montrant qu'à terme, il y a d'autres solutions et aussi à Merkel, pour la prévenir que le SPD peut aussi agir autrement.

(Avec AFP)