
Nigeria
Amnesty demande au président Jonathan de rejeter une loi condamnant l'homosexualité
Amnesty International a appelé vendredi le président nigérian Goodluck Jonathan à rejeter une loi interdisant explicitement les unions homosexuelles et restreignant les droits des homosexuels, votée dans une version définitive par le Parlement.
E-llico.com / Actus
Amnesty demande au président Jonathan de rejeter une loi condamnant l'homosexualité
Nigeria
Mis en ligne le 21/12/2013
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Les éléments-clé de la législation nigériane contre l'homosexualité, qui criminalise l'étalage ostensible d'une liaison entre personnes de même sexe, avaient été clarifiés par les chambres hautes et basses du Parlement en mai. Mais il demeurait quelques différences entre les deux textes.
Ces divergences ont été résolues mardi, et le texte de loi attend la signature du président Jonathan. "Cette loi discriminatoire, qui non seulement criminalise les mariages de personnes de même sexe, mais rend illégal le fait d'exposer publiquement sa préférence, et interdit à la communauté lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre et intersexuelle (dont la sexualité est physiologiquement non déterminée, ndlr)doit être rejetée par le président", a déclaré Aster van Kregten, directeur adjoint d'Amnesty international pour l'Afrique.
"Si le président signe la loi, cela fera de la société nigériane une des sociétés les moins tolérantes dans le monde, et cela aura des conséquences catastrophiques sur la communauté LBGTI et les organisations de droits de l'homme", a-t-il ajouté.
Le Parlement ougandais a adopté vendredi une loi draconienne sur l'homosexualité, condamnant à la prison à vie les "récidivistes". Ce texte attend la signature du président Yoweri Musenevi pour entrer en vigueur.
Les deux projets législatifs ont été vivement condamnés par des responsables internationaux, notamment aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.
Le Nigeria apparaît néanmoins moins enclin à accepter les pressions des gouvernements occidentaux, parce que c'est un important producteur de pétrole et qu'il reçoit moins d'aide occidentale.
Selon le projet nigérian, quiconque est lié par une "union civile" homosexuelle risque 14 ans de prison. Le texte dit aussi que "toute personne qui s'inscrit, ou participe à un club, une association ou une organisation homosexuels, ou qui directement ou indirectement expose publiquement une relation amoureuse avec une personne du même sexe commet un délit et pourra être punie de dix ans de prison".
Goodluck Jonathan n'a pas clarifié ses intentions sur ce texte. Le Nigeria est une société très religieuse, avec une population de 170 millions d'habitants divisés à peu près à égalité entre chrétiens et musulmans, avec aussi un nombre significatif de pratiquants des religions traditionnelles.
(Source AFP)