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L'ABCD de l'égalité, outil de sensibilisation contre les stéréotypes filles-garçons
L'ABCD de l'égalité, dans le viseur des organisateurs de boycott des écoles contre un supposé enseignement de la "théorie du genre", est une expérimentation pour lutter contre les stéréotypes filles-garçons à l'école.
E-llico.com / Actus
L'ABCD de l'égalité, outil de sensibilisation contre les stéréotypes filles-garçons
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Mis en ligne le 31/01/2014
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Théorie du genre Ecole Peillon
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Ce dispositif élaboré par le ministère de l'Education nationale et le ministère des Droits des femmes, est expérimenté de la grande section de maternelle au CM2 depuis la Toussaint dans 600 classes de 275 écoles dans dix académies pour "faire prendre conscience aux enfants des limites qu'ils se fixent eux-mêmes, des phénomènes d'autocensure trop courants, leur donner confiance en eux, leur apprendre à grandir dans le respect des autres".
Après évaluation, il doit être généralisé à la rentrée 2014. Il ne s'agit pas, comme le disent les mouvances qui ont appelé à des journées de retrait de l'école, de nier les différences biologiques entre les filles et les garçons, mais de lutter contre des idées reçues.
"Jamais aucun professeur n'a pu imaginer de nier les différences, alors qu'il enseigne précisément le respect des différences et de cette différence fondamentale filles-garçons", a déclaré Vincent Peillon mardi soir à l'Assemblée nationale.
Des stéréotypes comme une fille est forcément "coquette", "docile", "soigneuse" et un garçon "courageux", indépendant" ou "énergique", pèsent sur leurs attentes, leurs ambitions, leur orientation professionnelle et leur place dans la société, selon un rapport de l'Inspection générale de l'Education nationale.
Les femmes sont ainsi moins représentées dans les métiers scientifiques, perçoivent un salaire moindre à diplôme égal et subissent davantage le temps partiel subi. Sans oublier la persistance de violences sexistes.
Ces préjugés peuvent conduire les filles au "complexe de Cendrillon: je fais des études mais j'attends le prince charmant", explique une des présentations du site www.cndp.fr/ABCD-de-l-égalité/accueil.html. Celui-ci propose aussi des ressources pédagogiques aux enseignants pour aborder en classe l'égalité garçons-filles, dans les cours d'arts plastiques, éducation physique sportive, histoire...
Un tableau d'Auguste Renoir, "Mme Charpentier et ses enfants", mettant en scène une femme et ses filles, permet ainsi de comparer les représentations des enfants aujourd'hui et il y a un siècle.
Les écoliers peuvent dire ce qu'ils en pensent spontanément, parler des couleurs, des vêtements... L'enseignant peut expliquer que la mère portait, suivant la mode de l'époque, un corset, vêtement qui entravait les mouvements et rendait la position assise inconfortable, c'est pourquoi elle est alanguie. Ou encore que jusqu'à six ans garçons et filles portaient des robes, puis les petits garçons s'habillaient en culottes courtes.
Une évolution qu'on peut constater aussi dans les portraits de Louis Napoléon Bonaparte. Les élèves peuvent imaginer comment ces enfants s'habilleraient aujourd'hui.
Les détracteurs d'un supposé enseignement de la théorie du genre dénoncent aussi l'intervention d'associations LGBT. Ces associations peuvent intervenir, non pas dans les écoles, mais dans des lycées, à la demande du chef d'établissement, sans lien avec l'ABCD de l'égalité, dans le cadre d'une sensibilisation contre l'homophobie.
(Source AFP)