Municipales Chateau-Renault
Un militant UMP quitte son parti, dépité de ne pas avoir été investi parcequ'homo
Militant UMP d'Indre-et-Loire depuis sept ans, Franck Boucher va mener une liste sans étiquette pour les prochaines municipales à Chateau-Renault. Il met sur le compte de son homosexualité le fait de ne pas avoir été investi par son ancien parti.
E-llico.com / Actus
Un militant UMP quitte son parti, dépité de ne pas avoir été investi parcequ'homo
Municipales Chateau-Renault
Mis en ligne le 03/02/2014
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La semaine dernière, Franck Boucher a déchiré sa carte de l'UMP (photo).
Ce militant actif du parti de droite a décidé de le quitter pour mener sa propre liste lors des prochaines municipales à Chateau-Renault, mais aussi d'expliquer sur la place publique qu'il considère que c'est son homosexualité qui l'a empêché d'être investi par son ancien parti.
"En mai 2013, les responsables UMP ont su que j'allais épouser mon compagnon. Ils n’étaient pas invités. Ça fait partie de la sphère privée et je voulais rester discret, explique-t-il sur le blog 'Chateau-Renault, une (petite) ville en campagne'. On m’avait dit que j’allais être auditionné par le parti pour une investiture et puis… plus rien. Je n’ai jamais eu de nouvelles".
Il concède que son homosexualité n’a jamais été évoquée clairement, mais estime "que l’UMP ne voulait pas d’un homosexuel en tête de liste". "Quand on est de gauche, on a le droit d’être homo. A droite, ça bloque. Il y a des relents homophobes, ça blesse", dit-il.
Le militant explque aussi que l'orsqu'il a vu les gens de sa propre famille politique prendre part aux manifestations contre le mariage pour tous, il a eu "très mal".
"Aujourd’hui, je vais me battre pour qu’un homosexuel puisse se présenter pour ses idées sans que sa vie privée rentre en ligne de compte", affirme Franck Boucher.
"Ce qui m’arrive, c’est exactement comme lorsque Christiane Taubira est attaquée sur sa couleur de peau, ou quand des députés caquettent à l’Assemblée lorsqu'une femme prend la parole. C’est honteux. Raconter ce que j’ai vécu c’est ma thérapie. Il y a un combat à mener. J’ai décidé de m’assumer encore plus. Mon mari, qui partage ma vie depuis dix ans, est fier de moi", poursuit-il.
A l'UMP, la députée d'Indre-et-Loire Claude Greff, ancienne secrétaire d’Etat à la famille, réfute toute dimension homophobe dans cette affaire. "Quand il m’a parlé de se lancer dans les municipales, je l’ai encouragé à déposer une liste UMP et à se présenter à la commission d’investiture, ce qu’il n’a jamais fait", soutient-elle.
(Source Chateau-Renault, une (petite) ville en campagne)
