
Polémique
Le Conseil de Paris se déchire au sujet du bureau de Delanoë
Le Conseil de Paris a décidé mardi d'attribuer un bureau et un secrétariat à mi-temps à l'ancien maire de Paris Bertrand Delanoë (PS), décision vivement contestée par la droite et le centre et qui a fait polémique au sein même de la majorité.
E-llico.com / Actus
Le Conseil de Paris se déchire au sujet du bureau de Delanoë
Polémique
Mis en ligne le 21/05/2014
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La délibération amendée, votée par le Conseil de Paris, propose "qu'au terme de son mandat (soit) mis à disposition de chaque ancien maire, à sa demande, un bureau dans les locaux municipaux, doté du mobilier usuel, d'une ligne téléphonique et d'un poste informatique ainsi que des moyens de secrétariat adaptés, pour une durée de trois ans".
"A l'issue de cette période, l'intérêt municipal attaché à cette mise à disposition sera réexaminé par le Conseil de Paris", est-il stipulé. La délibération ne précise pas que l'attribution de ce bureau est réservée aux maires honoraires comme il en avait un temps été question.
La présidente du groupe UMP Nathalie Kosciusko-Morizet avait mis en doute la légalité d'une telle disposition, alors que le Code général des collectivités territoriales affirme que "l'honorariat des maires, maires délégués et adjoints n'est assorti d'aucun avantage financier imputable sur le budget communal".
"Je ne comprends pas l'opportunité de proposer cette délibération, qui va tourner en ridicule notre assemblée (...) et gâcher votre propre conseil", a critiqué en séance le porte-parole du groupe UDI-Modem Yann Wehrling. "Au-delà de ce caractère inopportun, je trouve qu'on gâche une autre chose, c'est l'image de Bertrand Delanoë", a-t-il poursuivi.
Les Verts, qui n'étaient pas d'accord avec une première version de la délibération qui accordait un bureau à tous les anciens maires de Paris, ont finalement accepté de souscrire à sa version amendée, à "trois conditions": "que ces moyens de travail correspondent à une mission effective", "qu'ils soient octroyés sous le contrôle transparent et renouvelable de notre Assemblée", et "sur un temps limité".
L'unique représentante du Parti de gauche Danielle Simonnet a voté contre la délibération, pour "une question de principe: Bertrand Delanoë n'est plus élu, il doit être considéré comme un citoyen". Le président du groupe PS Rémi Féraud a, au contraire, défendu la décision de l'exécutif, qui répond à la "réalité d'un besoin" et à un souci de "transparence". "Après 13 ans de mandat, Bertrand Delanoë reçoit un grand nombre de sollicitations, il est dans l'intérêt de la Ville d'y répondre", a estimé l'élu. "Pourquoi NKM reste-t-elle députée de l'Essonne: Pour une indemnité ? un bureau ? un secrétariat ?", s'est-il demandé.
Le sénateur centriste Yves Pozzo di Borgo a voté pour la délibération, tandis que les UMP Rachida Dati, Jeanne d'Hauteserre et Bernard Debré se sont abstenus.
(Source AFP)