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Nouveau report de la fin des débats sur la loi famille, l'UMP ravie
Moins d'un mois après un scénario similaire, la longue bataille de l'UMP à l'Assemblée a conduit dans la nuit de lundi à mardi le gouvernement et la majorité à reporter la fin des débats sur la proposition de loi sur l'autorité parentale.
E-llico.com / Actus
Nouveau report de la fin des débats sur la loi famille, l'UMP ravie
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Mis en ligne le 17/06/2014
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Le sujet de la PMA pour les homosexuelles n'est pas clos, selon la secrétaire d'Etat à la Famille
Le débat, qui avait repris lundi à 16h00 là où il avait été arrêté dans la nuit du 21 au 22 mai, a été interrompu peu après 1h00 du matin après le vote de l'article 12, faute de temps pour examiner les 207 amendements restants sur les 700 déposés.
Si des élus de gauche ont déploré l'"obstruction caractérisée de l'UMP", comme le coprésident des députés écologistes François de Rugy sur twitter, ceux de l'UMP, à l'instar de Daniel Fasquelle ou Philippe Gosselin, se sont réjouis sur le réseau social d'une "nouvelle victoire" et d'une "bonne 2ème manche pour ce texte décidément mal engagé!".
Les députés ne peuvent continuer ni mardi ni mercredi ni jeudi l'examen de la proposition de loi socialiste et écologiste centrée sur les conséquences de séparations de couples pour les enfants, car la réforme ferroviaire est au programme.
Pour l'instant, il n'est pas prévu que l'Assemblée siège vendredi. Mais l'ordre du jour pourrait sortir modifié de la conférence des présidents mardi, ont envisagé des sources parlementaires.
La gauche avait déjà imputé le premier report du bouclage des discussions aux "ultras" de la droite qui voudraient empêcher les "nouvelles formes de familles de bénéficier de nouveaux droits".
Match retour ?
Comme ils l'avaient déjà fait plus de trois jours lors de l'examen des premiers articles du texte, une quinzaine d'orateurs de l'UMP ont justifié leur pugnacité lundi par la défense de "l'intérêt supérieur de l'enfant" contre "une déstructuration des familles" provoquée par "un mauvais texte".
A gauche, les réponses sont venues principalement de la secrétaire d'Etat et de la rapporteure PS Marie-Anne Chapdelaine, les élus de gauche s'astreignant au silence non sans agacement pour ne pas rallonger les débats. Si les députés UMP ont encore récusé toute intention de "jouer le match retour" du mariage homosexuel, nombre d'arguments sur la défense de "la filiation biologique" et de "la famille classique" contre "une révolution anthropologique", voire d'amendements, ont conforté le sentiment de déjà-vu.
Face à l'attaque persistante de l'UMP et de la Manif pour Tous sur un objectif de légaliser in fine la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes, voire la gestation pour autrui (GPA, mères porteuses), gouvernement et socialistes ont martelé que cela ne figurait pas dans le texte.
Mais les déclarations de Laurence Rossignol dans Le Figaro, selon lesquelles "le sujet n'est pas clos" pour la PMA, n'ont pas manqué d'alimenter la guérilla des députés UMP, convaincus comme Daniel Fasquelle que "les masques tombent". "Vous essayez de détourner l'attention", a déploré la rapporteure. Avant la suspension des discussions, les députés ont approuvé notamment la création d'un mandat d'éducation quotidienne pour les beaux-parents pour la durée de la vie commune, moyennant l'accord des deux parents.
L'UMP a dénoncé "une intention cachée" de créer un statut du beau-parent et "une multiparentalité", idées récusées par le gouvernement. Egalement votée, la possibilité assouplie pour le juge de confier, à titre exceptionnel et si l'intérêt de l'enfant l'exige, l'enfant à un tiers, chez qui il résidera et qui pourra exercer les actes usuels de l'autorité parentale -dont le ou les parents ne seront pas privés. L'UMP y a vu "un glissement dangereux" pour placer au "même plan parenté sociale et parenté biologique", le PS démentant toute "révolution".
(Source AFP)