D'après cet l'avis, "l'éducation nationale a un rôle primordial à jouer dans la sensibilisation des jeunes à la lutte contre les LGBT-phobies" et "les pressions exercées par des groupes hostiles ne doivent en aucun cas repousser la mise en place des mesures dont le réalisme et la pertinence peuvent être saluées".

Dans les jours qui viennent, le ministre de l'Education nationale Benoît Hamon fera des annonces sur le devenir des ABCD de l'égalité. Cette expérimentation mise en place dans des établissements scolaires pour lutter contre les stéréotypes filles-garçons et par ricochet les questions d'orientation sexuelle, est attaquée par des mouvements d'extrême droite et les opposants au mariage homo, la Manif pour tous, notamment.

Mais d'autres dispositifs ont également été examinés par la CNCDH, comme la ligne Azur, dispositif de soutien et d'information pour toute personne qui se pose des questions sur l'orientation sexuelle. "Lors de plusieurs auditions, des acteurs de la communauté éducative ont souligné la grande timidité du ministère dans la mise en oeuvre des recommandations du programme d'actions gouvernemental" d'octobre 2012, initiée par la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem, explique la commission.

Pour Christine Lazerges, la présidente de la CNCDH, "l'homophobie est une violence sociale qui concerne la société et les politiques publiques au même titre que les violences provoquées par toutes les formes de discrimination et d'exclusion". "Cet avis est le fruit de quatre années d'audition et le premier concernant directement l'homophobie. Le gouvernement a fait beaucoup en ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels mais il ne faut pas oublier l'action quotidienne", complète Nicolas Gougain, représentant de l'Inter-LGBT au sein de la CNCDH et rapporteur du texte.

A la veille de la marche parisienne des fiertés lesbiennes, gaies, bi et trans, la Commission note que "l'intolérance envers les personnes homosexuelles demeure largement présente". "Paradoxalement, dans un contexte où la tolérance à l'égard de l'homosexualité s'accroit dans la société, on relève pourtant une banalisation des attitudes et discours homophobes, lesbophobes et transphobes", estime-t-elle. La commission demande également à ce qu'un rapport annuel publie chaque année les chiffres des LGBT-phobies.

(Source AFP)