
Hépatite C
Au moins 35.000 patients devraient être traités par des nouveaux antiviraux
Tous les patients atteints d'hépatite C chronique et arrivés à un stade sévère de la maladie devraient pouvoir bénéficier des nouveaux médicaments antiviraux à action directe, recommande la Haute Autorité de santé (HAS) qui s'inquiète toutefois du coût "prohibitif" de ces traitements.
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Au moins 35.000 patients devraient être traités par des nouveaux antiviraux
Hépatite C
Mis en ligne le 02/07/2014
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Interrogé par l'AFP, le Pr Jean-Luc Harousseau, président du Collège de la HAS, a estimé que les stades sévères concernaient en France environ 25% des 140.000 patients souffrant d'hépatite C chronique et qui se savent infectés, soit 35.000 personnes.
Mais le nombre réel pourrait être plus important dans la mesure où de nombreux patients ignorent leur infection et que selon diverses estimations, entre 300.000 et 400.000 personnes pourraient être porteuses du virus de l'hépatite C (VHC) en France.
"En raison du coût prohibitif des traitements et du nombre de patients à traiter, la HAS a estimé de son devoir de préciser les indications en fonction du degré d'urgence", a ajouté le Pr Harousseau.
Le Collège de la HAS, un organisme public et indépendant chargé de faire des recommandations sanitaires, a été saisi au début du mois dernier par le gouvernement pour donner son avis sur l'arrivée sur le marché des nouveaux antiviraux d'action directe qui est en passe de bouleverser la prise en charge de l'hépatite C.
Ces nouveaux traitements - dont fait partie le Sovaldi (sofosbuvir) du laboratoire Gilead - sont nettement plus efficaces et ont beaucoup moins d'effets secondaires que le traitement de référence actuel, qui repose sur deux médicaments, le Peg-Interféron associé à la ribavirine. Mais leur coût faramineux - plus de 50.000 euros demandés pour l'instant par Gilead en France pour une cure de 12 semaines - inquiète vivement les autorités sanitaires françaises.
Seul le sofosbuvir a été évalué à ce stade par la HAS, mais d'autres molécules devraient rapidement arriver dont le daclatasvir (nom de marque : Daklinza) du laboratoire américain Bristol-Myers Squibbs (BMS) qui vient de recevoir un premier feu vert de l'Agence européenne du médicament (EMA) pour sa commercialisation en Europe.
Le Collège de la HAS recommande de traiter d'emblée avec ces nouveaux traitements les malades ayant atteint les stades sévères de la maladie, notamment ceux souffrant d'une fibrose avancée ou d'une cirrhose, ainsi que les patients en attente de greffe ou en situation de post-greffe.
Il propose également de traiter les malades infectés concomitamment par le VHC et le virus du sida (VIH) ainsi que ceux atteints de certains types de lymphomes associés au VHC. Mais le Collège s'inquiète également du niveau de prix de ces traitements et s'interroge sur leur justification "alors que persistent de nombreuses incertitudes à ce stade sur l'efficacité à long terme" et le "rapport coût/efficacité" de ces traitements.
Ces antiviraux seront de surcroît utilisés en association avec d'autres médicaments "se partageant ainsi le mérite de l'efficacité", ajoute le Collège dans des recommandations disponibles en ligne.
(Source AFP)