Warning
La position de l’OMS place les autorités françaises dans l'obligation d’organiser le libre accès à la PrEp
"La prise de position de l’OMS place les autorités françaises dans une quasi obligation d’organiser le libre accès à la PrEp", a réagi l'association de santé gay Warning à la suite de la recommandation de l'organisation en fin de semain dernière.
E-llico.com / Santé / VIH
La position de l’OMS place les autorités françaises dans l'obligation d’organiser le libre accès à la PrEp
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Mis en ligne le 16/07/2014
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Traitement préventif VIH OMS Warning
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A la veille de la conférence mondiale sur le sida, l’OMS, traditionnellement mesurée dans ses positions, a pris la décision de recommander "vivement aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes d’envisager de prendre des médicaments antirétroviraux en tant que méthode complémentaire de prévention de l’infection à VIH, parallèlement à l’utilisation du préservatif".
Dans son communiqué, l'OMS observe que "les groupes clés ne bénéficient pas toujours de services adéquats de prise en charge de l’infection à VIH, ce qui menace de balayer les progrès mondiaux de la lutte contre le VIH".
"La prise de position de l’OMS place désormais les autorités françaises dans une quasi obligation d’organiser le libre accès à la prep, a réagi l'association de santé gay Warning. Tout retard supplémentaire se traduirait par une perte de chance en matière de prévention, dont l’État serait responsable".
Il y a plus d’un an déjà, Warning et Aides avaient demandé l'ouverture d'une recommandation temporaire d’utilisation pour la prise de Truvada, un médicament qui, pris en continu, réduit considérablement le risque de contracter le VIH. Mais, cette demande est restée sans suite à l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé.
Warning, qui ne cesse d'alerter les pouvoirs publics depuis 2012 sur ce dossier, estime que "le temps des tergiversations est donc dépassé et [que] le ministère de la santé doit maintenant appliquer ces recommandations de l'OMS".
Rappelant qu'il y a chaque années près de 6.000 nouvelles infections au VIH en France, dénonce "les puissants freins qui bloquent toute évolution de la politique française dans le domaine médical".
"Ces freins sont dus aux conflits d'intérêts et à la consanguinité entre les milieux associatifs, médicaux et de la recherche", affirme Warning qui s'en prend à l’essai ANRS-Ipergay en cours depuis de nombreux mois et qui bloquerait selon elle la situation sur la question des traitements préventifs
"Ipergay se révèle être un essai biomédical dispendieux qui s’éternise et dont la pertinence scientifique s’amenuise de jour en jour", juge Warning.
"Le libre accès à la prophylaxie préexposition du VIH en France ne se résume pas à une simple question scientifique, affirme l'association, c’est désormais un problème politique".
Si l’interpellation de la ministre de la Santé ne suffit pas, pour qu’elle se conforme aux recommandations de l’OMS, Warning compte s'en remettre aux députés et sénateurs.
L'association avance aussi la piste des recours en justice. "Le refus par un médecin de délivrer un traitement antirétroviral à un homme ayant des relations sexuelles avec un homme qui n'utilise plus constamment le préservatif accroît le risque pour celui-ci de contamination par le VIH alors qu'il existe un autre moyen efficace d'empêcher cette contamination", argumente-t-elle.
(Source Warning)