Les réservoirs à virus s'installent très rapidement dans le corps  - Sida / Etude

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Les réservoirs à virus s'installent très rapidement dans le corps

Les réservoirs à virus qui constituent aujourd'hui l'obstacle majeur à l'élimination du VIH par les traitements antirétroviraux, s'installent très rapidement dans le corps, d'après une étude menée sur des singes et publiée dimanche dans Nature.

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Mis en ligne le 20/07/2014

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L'installation très rapide de ces réservoirs à virus représente "un défi nouveau et important pour les stratégies d'éradication du VIH", estiment les chercheurs américains qui ont conduit l'essai, dans une lettre publiée par la revue scientifique britannique.

Ces réservoirs sont situés dans des cellules du système immunitaire, des lymphocytes T, où les virus peuvent échapper aux traitements et d'où l'infection peut repartir lorsque le traitement antirétroviral est interrompu. Ils constituent l'obstacle premier à l'efficacité complète des traitements qui aujourd'hui permettent de rendre indétectable le virus dans le sang mais qui ne permettent pas de s'en débarrasser complètement.

Ces "sanctuaires" à virus focalisent une part important de la recherche contre le sida. Une équipe composée de chercheurs de la Harvard Medical School a pu déduire que l'établissement de ces réservoirs à virus chez des macaques rhésus intervenait moins de trois jours après l'inoculation de l'équivalent du VIH pour les singe, le VIS, alors que ce virus était encore indétectable dans leur sang.

20 singes, à qui le virus a été inoculé, ont été traités par traitement antirétroviral 3 jours ou bien 7 jours, 10 jours ou encore 14 jours après l'introduction du virus. Ceux traités trois jours seulement après l'infection n'ont pas développé la réaction immunitaire propre à l'infection. Mais chez tous ces singes, la suppression du traitement au bout de 24 semaines a été suivie par une reprise de l'infection virale. Dans le cas des singes traités très tôt, la réapparition du virus a pris plus de temps, mais s'est systématiquement manifestée.

Cette étude vient corroborer les récents développements du cas du "bébé du Mississippi". Née aux Etats-Unis d'une mère infectée par le VIH, cette fillette avait reçu de fortes doses de traitement aussitôt après la naissance et poursuivi cette thérapie durant 18 mois, jusqu'à ce que les médecins perdent sa trace. Quand ils l'ont testée à nouveau cinq mois plus tard, ils n'avaient retrouvé aucune trace du virus, contrastant avec l'habituel rebond du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) quelques semaines après l'interruption d'un tel traitement.

Ce fait avait suscité l'espoir d'un musellement définitif du virus pour les personnes traitées quelques heures après l'infection. Mais le "rebond viral" est finalement arrivé avec le temps: après plus de deux ans sans traitement, la fillette est redevenue séropositive. "Il existe des différences importantes entre les singes infectés par le SIV et les humains infectés par le VIH" commente l'un des auteurs de l'étude, Dan Barouch. Mais "les résultats cliniques malheureux de rebond viral chez le bébé du Mississippi semblent être concordants avec les données de ces singes" et constituent un "défi important pour les efforts d'éradication du VIH", selon ce chercheur de la Harvard Medical School.

Une autre étude, également menée à Harvard, a tenté de prédire l'efficacité des nouveaux traitements contre les réservoirs à virus. Elle montre que la durée avant le rebond viral est "très variable" et peut intervenir des années après une rémission, selon un article publié dans la revue scientifique américaine PNAS.

Ces articles sont publiés alors que se déroule à Melbourne en Australie la 20e Conférence internationale sur le sida, le grand rendez-vous scientifique et social organisé tous les deux ans sur cette épidémie mondiale.

(Source AFP)

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