Pour Amnesty, une série de lois a aggravé les atteintes aux droits de l'Homme - Ouganda / Loi homopobe

Ouganda / Loi homopobe

Pour Amnesty, une série de lois a aggravé les atteintes aux droits de l'Homme

Le vote de récentes "lois délétères" en Ouganda a aggravé la répression, la violence contre les individus et les discriminations contre les homosexuels et les femmes, a estimé jeudi à Kampala l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International.

E-llico.com / Actus

Pour Amnesty, une série de lois a aggravé les atteintes aux droits de l'Homme
Ouganda / Loi homopobe

Mis en ligne le 17/10/2014

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Ouganda Homophobie Yoweri Museveni

Selon l'ONG, trois textes entrés en vigueur au cours des 18 mois écoulés - Loi sur la gestion de l'ordre public, Loi antipornographie et Loi (depuis annulée par la justice) antihomosexualité - ont "violé les droits fondamentaux, alimenté les pratiques discriminatoires et empêché les gens d'obtenir justice".

"Chacun de ces textes seul est nocif mais leur effet cumulatif a un effet particulièrement préjudiciable sur les droits humains", écrit Amnesty dans ce rapport intitulé "L'Autorité de la loi: législation discriminatoire et légitimation des abus en Ouganda" et publié jeudi.

La Loi sur la gestion de l'ordre public, entrée en vigueur fin 2013, "accorde à la police des pouvoirs étendus sur le contrôle des rassemblements publics", rappelle Amnesty. Elle "institutionnalise les restrictions aux libertés d'expression, d'association et de rassemblement pacifique (...) au-delà de ce que permet le droit international", estime Amnesty, qui affirme qu'elle a abouti à la dispersion de manifestations pacifiques et à l'interdiction d'antenne de militants anticorruption.

Entrée en vigueur en février et annulée par la Cour constitutionnelle en août, la loi antihomosexualité, qui aggravait une législation déjà répressive contre les relations homosexuelles, a abouti à des arrestations arbitraires et des mauvais traitements en prison de membres de la communauté homosexuelle.

En raison de cette loi, qui obligeait notamment à les dénoncer, des homosexuels réels ou supposés ont été chassés de chez eux ou renvoyés de leur emploi, a indiqué à l'AFP la directrice régionale pour l'Afrique de l'Est d'Amnesty International, Sarah Jackson. Amnesty dénonce également la "formulation vague" et la "portée mal définie" de la loi antipornographie, en vigueur depuis mai, estimant qu'elle a "légitimé les attaques contre les femmes" vêtues de manière jugée provocante.

"La loi a été largement interprétée par le public comme l'interdiction des minijupes et autres habits légers", ce qu'elle ne prévoit pas, écrit Amnesty. Selon Patience Akumu, fondatrice de la Coalition "Stop au harcèlement antiminijupe", des femmes continuent d'être attaquées par des gens prétendant qu'elles violent la "Loi interdisant la minijupe".

Selon l'activiste transsexuel Julian Onziema, le président Museveni "a réalisé" que la loi antihomosexualité, qui a suscité un tollé et abouti au gel de certaines aides internationales, "n'était pas une bonne chose pour l'économie, la politique étrangère de l'Ouganda et ses relations avec les partenaires étrangers".

Mais il craint qu'elle ne revienne sur le tapis l'an prochain avec l'approche de l'élection présidentielle de 2016. Amnesty regrette que "les déclarations et actions" des alliés de Kampala n'aient pas été aussi fortes sur les deux autres lois qu'elles l'ont été sur la loi antihomosexualité.

"Les bailleurs ne se sont pas montré suffisamment préoccupés du recul des droits de l'Homme" en Ouganda, écrit l'ONG. Se concentrer sur les droits de la communauté homosexuelle "a été contreproductif et a finalement enraciné la perception fausse que tout cela était imposé par le Nord", selon Amnesty.

(Source AFP)

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