Un récent documentaire diffusé par la BBC a révélé de nombreux Iraniens homosexuels finissent par quitter le pays afin d'échapper à cette pratique.

L'Iran pratiquerait plus d'opérations de changement de sexe que toute autre pays dans le monde à l'exception de la Thaïlande, bien que les chiffres officiels ne puissent être vérifiés de façon indépendante.

Khabaronline, une agence d'information pro- gouvernementale, rapporte une augmentation du nombre de transitions de 170 en 2006 à 370 en 2010.

Mais un médecin d'un hôpital iranien a déclaré à la BBC qu'à lui seul il réalise plus de 200 de ces opérations chaque année.

Dans les années 1980, le fondateur de la République islamique, l'ayatollah Khomeini avait émis un avis juridique autorisant la chirurgie de changement de sexe.

Depuis, les Iraniens qui souhaitent subir une intervention chirurgicale doivent saisir les tribunaux pour obtenir une autorisation signée par un office médical d'Etat.

La politique officielle du gouvernement ne force pas les hommes ou les femmes homosexuels à changer de sexe mais un rapport publié en en 2004 notait qu"il existait un risque que les personnes impliquées dans des relations homosexuelles et qui peuvent ne pas être transgenres, soient poussées à subir un changement de sexe pour éviter d'être considérée comme étant dans l'illégalité".

Les défenseurs de la politique du gouvernement affirment que les Iraniens transgenres bénéficient de liberté que dans de nombreux autres pays.

Mais le souci est que la chirurgie de changement de sexe est offerte aux personnes qui ne sont pas transgenre, mais seulement gay, et peuvent manquer de l'information nécessaire pour savoir faire la différence entre ces deux identités.

Ainsi, Shabnam, psychologue dans une clinique d'Etat, prétend les homosexuels sont poussés vers la chirurgie et que les médecins leur disent qu'ils sont "malades" et ont besoin de traitement.

Selon lui, les autorités "ne font pas la différence entre l'identité et de la sexualité". "Elles promettent de vous donner des documents juridiques nécessaires et toutes les facilités possibles allant même jusqu'à un prêt pour payer l'opération chirurgicale".

Donya, une lesbienne de 33 ans, a fui l'Iran pour la Turquie, puis le Canada, où elle a obtenu l'asile avec son jeune fils.

La police iranienne lui a dit à plusieurs reprises intimé l'ordre de changer votre sexe."J'étais tellement sous pression que je voulais changer de sexe dès que possible, dit-elle. Grâce à Internet j'ai commencé la recherche avec l'aide de quelques amis qui étaient en Suède et en Norvège. Heureusement, je suis arrivée à mieux me connaître et à m'accepter telle que je suis et je suis heureuse aujourd'hui".

Les relations sexuelle entre personnes de même sexe sont un crime passible d'emprisonnement, de châtiments corporels, ou même dans certains cas d'exécution en Iran.

Les victimes de cette répression sont souvent présentées commes des violeurs, afin de rendre leur exécution plus acceptable et pour éviter trop d'attention internationale de la part des ONG de défense des droits de l'Homme.