"Chaque utilisateur de l'application recevra, s'il le souhaite, des notifications automatiques sur toutes les actions des groupes néo-nazis à Berlin", a expliqué à l'AFP Bianca Klose, directrice de l'Association berlinoise pour la culture démocratique (VdK). "Il pourra alors décider de s'engager contre ces mouvements extrémistes, soit en participant à des contre-manifestations, également notifiées dans l'application, soit, par exemple, en accrochant une banderole à sa fenêtre", a-t-elle ajouté.

L'association VdK a piloté le projet au sein du collectif "Berlin gegen Nazis" ("Berlin contre les nazis"), fondé en mars 2014 pour mobiliser la société civile contre l'extrémisme de droite. L'application, nommée "Gegen Nazis" (contre les nazis), peut être installée gratuitement sur les téléphones sous Android et les iPhone et est disponible en trois langues: l'allemand, l'anglais et le turc.

Elle fonctionne sur le principe d'une carte interactive de Berlin où sont indiquées les manifestations d'extrême-droite et toutes les contre-manifestations prévues avec leur emplacement en temps réel. Dilek Kolat, chargée du Travail, de l'Intégration et des Femmes au gouvernement de la ville-État, a soutenu l'initiative. "Berlin est une ville ouverte et tolérante. L'application a vocation à accompagner les Berlinois dans leur engagement contre le racisme, l'antisémitisme et l'extrémisme", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Parmi les organisations locales participant à "Berlin contre les nazis" figure les supporteurs d'un club de football de la capitale, Borussia. "Il y a trois ans, c'est nous qui avons lancé la campagne "les supporteurs de foot contre l'homophobie" ", a souligné son président, Christian Rudolph.

Dans la capitale allemande, l'extrême-droite réalise habituellement des scores faibles aux élections. Mais les groupuscules néo-nazis restent actifs dans certains secteurs de la ville. Lors de leurs dernières importantes manifestations, en novembre, ils ont rassemblé près d'un millier de sympathisants pour protester contre les implantations de foyers de réfugiés dans des quartiers ouvriers de l'est de Berlin.

(Source AFP)