Devant 13.000 personnes du monde entier lors de l'audience hebdomadaire, le pape argentin a réitéré les mises au point qu'il avait faites récemment dans plusieurs interviews et conférences de presse.

Jorge Bergoglio voulait appeler les fidèles à ne pas tirer des conclusions trop rapides, alors que des points de vue différents se sont exprimés de manière inhabituellement fortes au synode d'octobre entre cardinaux sur les divorcés remariés, les unions libres et les homosexuels.

Ce synode s'inscrit dans un processus de longue haleine: un autre synode en octobre 2015, plus large que le premier, doit élaborer des propositions concrètes pour répondre aux défis complexes de la famille catholique dans le monde contemporain. Et le pape tranchera ensuite, probablement en 2016.

"Tout s'est déroulé (dans ce synode) en présence du pape, ce qui en garantit l'orthodoxie. Aucune intervention n'a mis en discussion les vérités fondamentales du sacrement du mariage, aucune intervention! C'est-à-dire, l'indissolubilité, l'unité, la fidélité et l'ouverture à la vie", a insisté le pape François place Saint-Pierre.

Dans une interview publiée dimanche par le journal argentin La Nacion, François avait estimé qu'accorder la communion aux divorcés remariés (qui en sont pour l'instant exclus) n'était "pas une solution", alors qu'il avait plaidé pour leur accorder des droits plus étendus au sein de l'Eglise.

Il avait aussi affirmé qu'aucun des quelque 180 prélats ayant participé au synode "n'avait mentionné le mariage homosexuel" durant les travaux, même si la question "des personnes homosexuelles par rapport à leurs familles" avait bien été abordée.

La grande variété des interventions au synode a suscité des espoirs dans les milieux progressistes de l'Eglise sur des changements de doctrine sur les divorcés et les homosexuels. Mais aussi de grosses inquiétudes dans les milieux plus traditionnels qui craignent que le pape cède sur les dogmes.

Pour approfondir le débat avant le second synode, le pape a adressé aux diocèses un nouveau questionnaire, dont les réponses doivent parvenir à Rome d'ici à avril.

(Source AFP)