Alors que l'Allemagne connaît une série de manifestations "contre l'islamisation" de la société, à Dresde et dans l'est de l'Allemagne notamment, un mouvement de contre-mobilisation s'organise dans plusieurs grandes villes du pays - dont Berlin.

A Dresde, la capitale de la Saxe, où le mouvement a été déclenché en octobre par un groupe se faisant appeler les "Européens patriotes contre l'islamisation de l'Occident" (Pegida), en dépit des messages dénonçant le mouvement, adressés par les politiques de tous bords, et en particulier par la chancelière Angela Merkel, les manifestants ont de nouveau scandé "Wir sind das Volk !" ("Nous sommes le peuple !"), un slogan naguère entonné par les manifestants contre le régime de la RDA, peu avant la chute du Mur de Berlin.

En face, lundi, quelque 3.000 contre-manifestants, s'étaient rassemblés avec pour slogan "Venez, on va parler ! Attaquons-nous vraiment aux problèmes !", notamment à l'initiative d'un collectif d'associations baptisé "Dresde pour tous".

Dans le reste de l'Allemagne, le rapport de force entre partisans et détracteurs de Pegida était cependant inversé. A Rostock, autre ville d'ex-RDA, ce sont en effet les opposants au mouvement qui se sont fait entendre, scandant en particulier "Willkommen im Abendland !" (Bienvenue en Occident !). A Cologne, quelques milliers d'opposants à Pegida ont fait face à quelques centaines de personnes dénonçant l'"islamisation".

Les ponts sur le Rhin, l'hôtel de ville et l'emblématique cathédrale avaient été éteints en signe de protestation contre Pegida, l'église catholique expliquant qu'elle militait contre les discriminations, pour la liberté religieuse et ne voulait pas "offrir de beau décor" à ce mouvement.

Les LGBT ont, eux aussi pris part au mouvement.  Plusieurs organisations - dont la puissante fédération nationale LSVD -- ont lancé un appel pour que les gays et lesbiennes rejoignent les marches de protestation contre Pegida.

"Il en va des actions contre les gays et des lesbiennes comme de celles qui visent des gens à cause de leur appartenance religieuse, de leur origine ou de leur position sociale: la haine et la violence n’ont pas de place dans la société", a estimé la Cologne Pride. 

À Berlin, l’association "Enough is Enough" a appelé à un rassemblement devant le Mémorial des homosexuels persécutés pendant la période nazie, avant de rejoindre ensuite la contre-manifestation Porte de Brandebourg.

Pour l'association, "la xénophobie et l’intolérance restent la haine, la xénophobie et le fanatisme, qu’ils soient sous couvert de racisme, d’antisémitisme, d’islamophobie, d’homophobie et de transphobie".

Comme s'il voulait leur donner raison, le mouvement Pediga a d'ailleurs inclus la lutte contre le supposée théorie du genre dans ses objectifs politiques.

(Photo AFP)