"Au Cameroun, ceux qui défendent les droits humains des personnes LGBTI sont victimes de la complaisance de ceux qui sont censés garantir le respect de leurs droits et leur sécurité », ont déclaré ces organisations. "La justice, au lieu de faire valoir le principe de l’égalité de tous devant la loi, avalise la répression des LGBTI et de leurs défenseurs".
"L’homophobie, légitimée par la pénalisation des actes homosexuels et attisée par les déclarations de représentants de certaines autorités politiques et religieuses et certains médias, place les défenseurs des droits des personnes LGBTI dans une insécurité psychologique et physique", déplorent encore les organisations.
Au Cameroun, les actes homosexuels sont pénalisés depuis 1972. L’article 347 bis du Code pénal camerounais prévoit en effet une peine de six mois à cinq ans d’incarcération pour toute personne reconnue coupable de "relations sexuelles entre personnes du même sexe".
Les associations et les ONG ne peuvent pas s’enregistrer sous un nom faisant explicitement référence aux droits des personnes LGBTI.
Les organisations à l'origine du rapport rappellent aussi que le Comité des droits de l’Homme des Nations unies a recommandé aux autorités camerounaises de prendre des mesures immédiates afin de dépénaliser les relations sexuelles entre adultes consentants de même sexe, de manière à mettre sa législation en conformité avec le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
En conclusion, elles réitèrent leur appel aux autorités camerounaises à "dépénaliser l’orientation sexuelle et à s’engager dans une véritable lutte contre toutes les formes de discrimination, via des mesures administratives, politiques et légales afin de garantir le respect des droits humains et libertés fondamentales de tous les individus indépendamment de leur orientation sexuelle ou de genre, conformément aux standards internationaux".
(Source FIDH)