Don du sang par les gays
L'Inter-LGBT souhaite une ouverture raisonnée
Si l’Inter-LGBT accueille positivement la prise de position de Marisol Touraine réaffirmant sa volonté de ne plus exclure les gays du don de sang, elle redoute néanmoins les propositions que se profilent et qui pourraient ne pas constituer l'ouverture annoncée.
E-llico.com / Santé / VIH
L'Inter-LGBT souhaite une ouverture raisonnée
Don du sang par les gays
Mis en ligne le 25/03/2015
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Don du sang Marisol Touraine Inter-LGBT
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L’Inter-LGBT accueille positivement la prise de position de Marisol Touraine, en date du 17 mars dernier, lors de la discussion du projet de loi de santé par la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale.
Répondant à trois amendements parlementaires qui visaient à inscrire dans la loi le principe de non-discrimination dans l’accès au don du sang, la ministre de la Santé avait déclaré qu’il "ne serait pas acceptable que l'orientation sexuelle soit perçue comme un critère d'exclusion", ajoutant que l’avis du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), qu'elle avait saisi sur cette question, "pourrait être rendu dans les prochains jours" et qu’il "appartient aux experts d'évaluer la période d'exclusion du don".
"Ces déclarations sont pour l’heure très vagues, et font suite à trois années d’engagements successifs de la part de la Ministre, sans qu’aucune avancée concrète n’ait été obtenue, relativise l'Inter-LGBT. Elles ne constituent en rien une quelconque garantie que le chantier réclamé par les associations depuis plusieurs années soit ouvert".
"Nous n’attendons aucune solution miracle d’un groupe d’experts qui redéfinirait seul, ex cathedra, les conditions d’accès au don du sang des gays, des bisexuels et des autres HSH", explique François Berdougo, porte-parole chargé de la santé à l'Inter.
"Concernant le CCNE, le parallèle qui peut être fait avec la question de l’accès des lesbiennes à la PMA est trop flagrant pour que nous ayons confiance dans ce processus. Pour reprendre les termes de la Ministre, il n’est pas certain que la solution réside dans la 'période d’exclusion du don' qui serait définie. L’option qui consiste à exiger des donneurs une période d’abstinence préalable au don, qui a été retenue en Grande Bretagne, est peut-être une fausse bonne idée. En effet, au vu des comportements sexuels observés chez les gays/HSH, il se pourrait bien que cette 'ouverture' n’en soit au bout du compte pas une", redoute-t-il.
L'Inter-LGBT souhaite qu'un nouveau cadre d’accès au don du sang soit défini, qui permette de concilier assouplissement des conditions d’accès et maintien de la sécurité transfusionnelle.
"Il est plus que temps de se mettre au travail", s'impatiente le porte-parole de l’Inter-LGBT qui souhaite qu’un processus de concertation s’ouvre rapidement, sous l’égide du ministère de la Santé, entre les institutions (Institut de Veille Sanitaire et Etablissement français du sang notamment) et les acteurs de la société civile concernés par ces questions, en particulier les associations issues des communautés homosexuelles.