Santé gay
Les applications de rencontres nouvel enjeu de prévention sexuelle
Une étude australienne publiée dans la revue médicale "AIDS and Behavior" invite les organisations travaillant sur la santé gaie à repenser leur façon de communiquer les messages de prévention sexuelle à travers les applications de rencontres qui connaissent un succès croissant chez les gays.
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Les applications de rencontres nouvel enjeu de prévention sexuelle
Santé gay
Mis en ligne le 14/04/2015
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L'univers de la prévention sexuelle destinée aux hommes gays est bousculé par la transformation radicale des modes de rencontres survenues avec l'apparation des applications de drague via les supports mobiles.
Non seulement ils modifient les modes de rencontres, mais au delà ils modifieraientr aussi les comportements sexuels - dont les comportements à risque.
Selon une étude australienne publiée dans la revue médicale "AIDS and Behavior", 80% des rencontres de partenaires se feraient aujourd'hui via les applications de rencontres alors que ce chiffre n'était que 14% en 2001.
Au cours de la période allant de 2001 à 2014, les hommes qui ont rencontré des partenaires dans les bars, les cruising bars, les saunas ou tous lieux de consommation sexuelle directe ou encore par des relations amicales auraient chuté de façon spectaculaire.
Cette modification des canaux de drague et de rencontres s'accompagnerait dans le même temps d'une exposition plus importantes aux risques de transmission d'infections sexuelles, soutiennent certains observateurs.
Ainsi, l'année dernière, une étude du Centre LGBT de Los Angeles a montré que les utilisateurs d'applications de rencontres étaient plus susceptibles à 42% d'être diagnostiqués avec la gonorrhée et 37% de plus susceptibles d'être diagnostiqués avec des chlamydias que les hommes qui se sont rencontrés par d'autres moyens.
Cette conjonction n'est pas partagée par tous les observateurs, cependant.
Pour sa part, le sociologue qui a dirigé l’étude australienne sur l’utilisation des applications estiment que les hommes qui font des rencontres en ligne n'ont pas plus de risques de contracter des IST.
Il dénonce une étude qui conduirait à stigmatiser les utilisateurs des applis de rencontres, de la même manière que les gens stigmatisaient il y a quelques années ceux qui fréquentaient les bars gays pour rencontrer des partenaires.
"Une approche plus fine consisterait simplement à comprendre que les hommes sont plus susceptibles de répondre par des méthodes en ligne aujourd'hui", avance-t-il. "Au lieu de stigmatiser ces applis, les organismes de santé gaie devraient utiliser ces mêmes applications pour repenser les messages de prévention à destination des gays".
"Les applications nous permettent d'atteindre des publics cibles spécifiques... comme les hommes plus jeunes, les hommes asiatiques et les hommes sexuellement aventureux avec des messages personnalisés pour différentes applications", argumente-t-il.