La justice russe rejette la plainte d'une professeure licenciée pour son homosexualité - Saint-Pétersbourg

Saint-Pétersbourg

La justice russe rejette la plainte d'une professeure licenciée pour son homosexualité

Un tribunal russe a rejeté la plainte d'une professeure de Saint-Pétersbourg licenciée pour "comportement immoral" après que l'administration de son école a découvert son homosexualité, a indiqué jeudi une ONG de défense des droits des homosexuels.

E-llico.com / Actus

La justice russe rejette la plainte d'une professeure licenciée pour son homosexualité
Saint-Pétersbourg

Mis en ligne le 23/04/2015

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Russie Loi anti-propagande gay Poutine

"Le tribunal Kirovski de Saint-Pétersbourg n'a pas reconnu le caractère discriminatoire du licenciement" de cette professeure de musique et a rejeté sa plainte, a déclaré l'ONG Vykhod dans un communiqué.

L'enseignante, dont l'âge n'est pas précisé, avait été licenciée en décembre pour un "acte immoral", non compatible avec ses activités professionnelles, selon le communiqué.

L'administration de l'école lui a notamment reproché la publication sur internet de photos à "caractère indécent", où elle figurait avec sa compagne homosexuelle, en l'accusant de "faire la propagande des relations sexuelles non traditionnelles", explique l'ONG.

Ces photos n'ont cependant jamais été en accès libre, souligne le communiqué, en précisant ignorer comment l'administration de l'école a pu en prendre connaissance. L'enseignante limogée n'a "jamais parlé de sa vie privée avec ses collègues, encore moins avec ses élèves", assure Ksenia Kiritchenko, juriste de Vykhod.

"Il faut donc reconnaître que son homosexualité était le seul motif de son licenciement, ce qui constitue un cas de discrimination", souligne-t-elle.

Début avril, un tribunal de Saint-Pétersbourg avait déjà ordonné de bloquer le compte d'un groupe de soutien aux adolescents homosexuels sur le réseau social russe VKontakte, en raison de sa "propagande de l'homosexualité".

La Russie, où l'homosexualité était considérée comme un crime jusqu'en 1993 et comme une maladie mentale jusqu'en 1999, a adopté en 2013 une loi punissant d'amendes et de peines de prison tout acte de "propagande" homosexuelle devant mineurs.

Les homosexuels subissent des violences croissantes, souvent tolérées voire "encouragées" par les autorités, a dénoncé en décembre l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW).

(Source + photo AFP)

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