
Turquie
Le parti kurde HDP veut défendre les droits des minorités
Le parti kurde HDP, qui a mis le parti du président Erdogan en minorité lors des législatives de dimanche dernier, veut défendre les droits des minorités culturelles et sexuelles.
E-llico.com / Actus
Le parti kurde HDP veut défendre les droits des minorités
Turquie
Mis en ligne le 09/06/2015
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Au terme d'un scrutin transformé en plébiscite autour de son fondateur, le Parti de la justice et du développement (AKP) de Recep Erdogan a perdu dimanche la majorité absolue qu'il détenait depuis treize ans au Parlement, le contraignant pour la première fois à former un gouvernement de coalition ou minoritaire.
Face à lui, Selahattin Demirtas, chef du Parti démocratique du peuple (HDP), en pleine progression, a rassemblé plus 13% des voix.
Ce résultat lui permet de faire son entrée au Parlement avec 80 députés et, surtout, de priver l'AKP de la majorité qualifiée d'au moins 330 des 550 sièges nécessaire à la réforme de la Constitution souhaitée par le président Erdogan.
Fort des 9,7% qu'il a réunis sur son nom lors de la présidentielle d'août dernier, celui que ses partisans surnomment parfois le "Obama kurde", a capté des voix qui vont bien au delà de sa communauté kurde - 20% de la population turque.
Car depuis son arrivée aux commandes du HDP, cet avocat s'est attaché à en faire autre chose que le porte-voix de la seule minorité kurde.
Délibérément ancré à gauche, le parti défend aussi les droits des autres minorités, culturelles et sexuelles, et a développé un discours social proche de celui du parti Syriza en Grèce.
il a notamment investi un candidat ouvertement homosexuel pour la première fois dans l'histoire du pays.
Baris Sulu (photo), 37 ans, membre de l'aile gauche du parti pro-kurde HDP s'est présenté dans la circonscription nord-ouest de Eskisehir. Il milite en faveur des droits des homosexuels en Turquie depuis 17 ans.
"Nous sommes le parti de tous, le parti des opprimés", proclame Selahattin Demirtas.
Il semble qu'il ait été entendu par une part non négligeable de la société civile et laîque turque - dont la population LGBT - qui entend faire barrage à l'autoritarisme et à l'islamisme conservateur qui sont devenus les caractéristiques d'Erdogan et de son parti AKP.
(Avec AFP)