L'affaire remonte à début juin au Liban. Un couple gay est contrôlé à un barrage policier. Un demi-gramme de haschich est trouvé dans ses bagages, ce qui vaut aux deux hommes une nuit en cellule, même si les tests de consommation de drogue effectués sur eux s'avèrent négatifs.

Les policiers explorent néanmoins le téléphone de l'un d'eux et découvrent à travers les conversations des deux hommes qu'ils sont homosexuels.

Ils subissent alors un nouvel interrogatoire très violent. Ils sont insultés, puis frappés. "Ils voulaient que j'avoue d'où j'achetais ces substances et avec qui je les consommais", raconte l'un des deux hommes.

Mais le cauchemar ne s'arrête pas là. Les parents d'un des deux hommes sont convoqués par les policiers. Et ces derniers leur annoncent que leur fils est gay, ce qu'ils ignoraient.

S'ensuit une dispute familiale au cours de laquelle le père hurle des insultes à l’intention de son fils.

Dans les jours qui suivent, la police cherche à leur faire reconnaître qu'ils sont homosexuels et qu'ils ont eu des relations sexuelles ensemble, et leur demande de livrer de noms de membre la communauté gay en les électrocutant. 

Il faudra trois semaines de détention pénible à côté de prisonniers informés de leur homosexualité par la police et d’interrogatoires violents et humiliants avant qu'intervienne une libération sous caution. Les deux hommes sortent dévastés de cet épisode de brutalité et d'homophobie.

Interrogé par le journal libanais L’Orient-Le Jour, un conseiller du ministre de l'Intérieur a assuré que son ministère "suivra cette affaire de près pour écouter la version des inspecteurs coupables et les punir le cas échéant".

Le journal cite "une source autorisée au sein des Forces de sécurité intérieure" qui a encouragé les victimes à porter plainte contre les membres des FSI qui les ont torturés. "Il est vrai que la loi condamne toujours au Liban les relations contre nature, mais cela ne signifie pas pour autant que la torture est permise contre les homosexuels", dit cette personne dans les colonnes de L'Orient-Le Jour.

L’article 534 du Code pénal libanais punit les rapports sexuels "contre nature" de 1 an de prison.