Commandant du 1er Bataillon de l'infanterie légère de la princesse Patricia, le lieutenant-colonel Mason Stalker, 40 ans, est le premier militaire à être poursuivi pour de tels motifs depuis le dépôt, il y a quelques semaines, d'un rapport accablant dénonçant "un problème incontestable de harcèlement et d'agressions sexuelles" dans l'armée.

Il est poursuivi pour dix chefs d'accusations, dont trois d'agressions sexuelles, quatre d'exploitation sexuelle, mais aussi abus de confiance, a indiqué l'armée dans un communiqué.

Les faits reprochés portent sur "une série d'incidents qui seraient survenus de 1998 à 2007" alors que le militaire faisait office "de mentor dans le corps de cadets" d'Edmonton (Alberta, ouest).

Encadré par la défense canadienne, le programme des cadets forme des jeunes volontaires, âgés de 12 à 18 ans, aux rudiments de l'armée.

Les accusations portées contre le lieutenant-colonel Stalker sont "graves et importantes", a souligné le lieutenant-colonel Francis Bolduc, commandant du Service national des enquêtes des Forces canadiennes.

Il y a dix jours à sa prise de pouvoirs, le nouveau chef d'état-major de l'armée canadienne, le général Jonathan Vance, avait affirmé que les affaires d'agressions sexuelles au sein des troupes devaient "cesser immédiatement". Une commission d'enquête avait conclu dans un rapport fin avril que le "climat de sexualisation" qui règne dans l'armée canadienne crée "un milieu hostile aux femmes et aux LGTBQ et propice aux incidents graves que sont le harcèlement sexuel et l'agression sexuelle".

Selon deux magazines ayant enquêté longuement sur les agressions sexuelles dans l'armée canadienne, une femme soldat sur dix a été victime d'agression sexuelle au cours de l'année 2012. Il y aurait ainsi chaque année 1.780 cas d'agressions sexuelles dans l'armée, selon les magazines L'Actualité et MacLean's qui ont révélé l'affaire.

(Source AFP)