Alan Turing, souvent salué comme le pionnier de l'informatique moderne, a été reconnu coupable de relations homosexuelles en 1952 après une relation sexuelle avec un homme, et a été castré chimiquement, empêché de poursuivre ses travaux de recherche, et finalement poussé au suicide.

Pendant la seconde guerre mondiale, ce génie des mathématiques avait travaillé à décrypter le codage des transmissions nazies connues sous le nom d'Enigma, ce qui a permis d'abréger la Seconde Guerre mondiale.

De nouvelles lettres personnelles rendues publiques par son neveu nous éclairent aujourd'hui sur l'horrible traitement auquel il a été soumis par l'Etat britannique, et les dégâts causés par les tentatives ordonnées par la justice pour le "guérir" de son orientation sexuelle.

Dans une lettre à un ami, datée après sa condamnation en 1952, il écrit: "J'ai fait un rêve indiquant assez clairement que je suis sur la voie pour devenir hétéro, bien que je ne l'accepte avec beaucoup d'enthousiasme que ce soit éveillé ou en rêve".

Une autre lettre éclaire sur son côté sexuel: "J'aspire à être allongé au soleil, parler le Français et le Grec moderne, et faire l'amour, même si le sexe et la nationalité ne sont pas déterminés: en fait, il est tout à fait possible que ce point sera totalement omis" et plus loin: "Je veux une relation stable et je me sens enclin à rejeter tout ce qui ne pourrait pas être stabe".

Un troisième lettre fait allusion à la réaction de sa famille à son homosexualité. "Mère a séjourné ici, et nous semblons être en meilleurs termes (...) J'ai fait un rêve plutôt absurde l'autre soir dans lequel je demandais l'avis de la mère pour coucher avec des hommes et elle a dit: 'Oh très bien, mais ne te promène pas en public nu comme tu le faisais avant".

Ces lettres ont été publiées dans le qutidien The Guardian après avoir retrouvées par le neveu de Turing, Sir Dermot Turing.